Irradiés, contaminés …. La faute à qui ?
Dans un communiqué publié jeudi 12 août 2010, la direction de la centrale nucléaire annonce la contamination interne de 3 intervenants. Ces contaminations arrivent quelques jours après que des salariés aient été en contact avec une pièce ayant un débit de dose de 11Sv au contact et près de 4 mois après l’irradiation d’un salarié qui a reçu une dose de 570 mSv à une extrémité alors que la réglementation fixe à 500mSv la dose maximale sur une période de douze mois glissant.
Plusieurs points sont fortement choquant dans la manière dont EDF communique sur
ces salariés, qui, rappelons le, sont majoritairement issues d’entreprises sous
traitantes.
En effet en faisant des ratios avec la limite annuelle, la direction sous entend que les effets sur la santé sont négligeables. A chaque fois, que ce soit dans le communiqué du 12 août ou dans le communiqué du 30 avril dernier, cet état d’esprit est latent.
Faut il rappeler à la direction que les rayonnements ionisant sont dangereux pour la
santé et ce, quelques soient la dose reçue.
Qu’être en deçà de la limite annuelle réglementaire ne constitue en rien une
absence de risque et que les effets stochastiques1 sous entendent une surveillance médicale de qualité, ce que tous les salariés n’ont pas.
En renvoyant à des problèmes de pratiques individuelles, la direction balaye tous
problèmes d’organisations du travail.
En effet, depuis le début de l’année, plusieurs irradiés dont 2 graves, des contaminations internes sont survenus lors des arrêts de tranches.
La CGT est convaincue qu’à travers ses incidents radiologiques, des problèmes
d’organisations du travail ainsi qu’un problème de fond quand à la planification des arrêts en sont à l’origine.
1 Qui seront identifiés plus tard
En effet, la recherche effrénée d’arrêt de plus en plus court provoque deux effets.
Une pression accrue sur les métiers, et donc sur les prestataires, quand aux délais à
tenir pour réaliser une activité.
Une pression sur les agents du Service Prévention des Risques, qui cherchent à
prévenir des accidents ou des incidents tels que ceux que nous évoquons.
La sécurité des intervenants doit être une priorité. Le discours qui vise à dire qu’un arrêt
qui respecte le planning est un arrêt qui permet de respecter la sûreté à vécu ou alors cela
sous entend que la sûreté (encore faudrait il préciser laquelle), prévaut sur la sécurité du
personnel.
La lecture des différentes Fiches d’Analyse d’Accident indiquent, bien souvent,
un manque de moyen matériel, qui sous entend, un délai de réalisation de l’activité
« tendu ».
Les dangers que nous évoquons ci dessus ont été largement mis en avant dans
les débats sur des projets, tels que SI-AT, par la CGT lors des Comités d’établissement (ou
CMP) ou des CHSCT. La direction n’en a cure renvoyant systématiquement à des problèmes de comportement…. individuel ce qui lui permet d’éviter de ce qui relève de sa
responsabilité, en l’occurrence l’organisation du travail.
Avoine, le 20 août 2010
Mettre en Œuvre une Politique Industrielle Attractive MOPIA
Une Politique Attractive ? Pour qui ?
Depuis fin 2008, la direction a lancé un projet qui porte le doux nom de MOPIA. Au
delà de ces cinq lettres qui signifie Mettre en OEuvre une Politique Industrielle Attractive, l’idée générale est de « fidéliser » les différentes entreprises sous traitantes qui travaillent dans les centrales nucléaires.
En effet, il devenait stratégique de rendre le nucléaire attractif devant le nombre d’entreprises qui ne répondaient plus aux appels d’offres où qui
quittaient très rapidement la table des négociations au vu des tarifs qu’EDF
cherchaient à atteindre, le tout conjugué a un problème que rencontre bon nombre
d’entreprise en l’occurrence leur problème de maintien des compétences ou des salariés,
lorsqu’ils le peuvent, s’en vont sous d’autres cieux et des jeunes qui ne veulent pas
travailler dans les conditions, de travail et salariales, qu’ont leurs proposent.
D’ailleurs, dans les objectifs généraux du premier numéro1 de Step 2010 de mai 2009 il
est écrit que :
Les objectifs généraux sont :
• d’améliorer la qualité des opérations réalisées par les prestataires,
• de disposer d’entreprises prestataires viables dans la durée tout en conservant une concurrence réelle permettant la performance économique pour EDF,
• d’améliorer les conditions de travail des salariés prestataires et rendre les métiers attractifs.
Et donc de concentrer son action sur 6 points dont l’amélioration de la qualité de vie
des intervenants sur les sites.
La direction de la centrale a dû oublier les objectifs généraux de cette grande idée que la
CGT a dénoncée lors d’une présentation en octobre 2008 car elle ne répondait pas aux
aspirations premières des salariés prestataires qui souhaitent avant tout qu’on les respecte.
Le respect à la dignité humaine est un principe qui a du mal à passer les tripodes.
Cet été le nettoyage du condenseur de la tranche 1 est réalisée. Pas moins de 60
travailleurs oeuvrent à la réalisation de cette activité dans des conditions difficiles. Humidité, absence de lumière naturelle, postures contraignantes sont le lots quotidien des
salariés. Une « salle de repos » leur a été mise à disposition. Le terme est volontairement entre guillemets tellement les conditions, dans laquelle on les a placées, sont indigne.
Il a fallu toute la persévérance d’un représentant CGT au CHSCT pour qu’un
minimum de décence leur soit accordé.
Voilà comment la direction entend améliorer les conditions de travail des salariés
prestataires.