L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui a en charge la sûreté du parc nucléaire français, ne peut pas assurer celles des centrales à travers le monde, a déclaré mercredi à des parlementaires son président André-Claude Lacoste.
« Les Chinois sont en train de construire chez eux des réacteurs qui à l’évidence ne correspondent aux exigences de sûreté de la génération 3« , celle de l’EPR français, a déclaré M. Lacoste à l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et techniques (OPECST) à l’occasion de la remise du rapport annuel de l’ASN.
Mais « nous ne pouvons pas nous transformer en gendarmes du monde », a-t-il ajouté en réponse à une question d’un député.
La Chine a un ambitieux programme de développement du nucléaire civil, qu’elle veut voir passer de 1,6% à 5% de sa production d’électricité entre 2005 et 2020, et pour lequel elle importe notamment des technologies française, russe et américaine.
M. Lacoste a par ailleurs estimé que la technologie vendue par un consortium sud-coréen à Abou Dhabi n’était « ni ridicule, ni condamnable » et que le faible coût de ses réacteurs venait du fait qu’il les produisait en série, tandis qu’Areva développait un modèle nouveau après 15 à 20 ans d’interruption.
Il a souligné que l’ASN oeuvrait à l’harmonisation des normes de sûreté nucléaire, notamment au niveau européen et avec l’organisme de régulation américain NRC.
Mais historiquement, « l’ensemble des programmes nucléaires ont été développés sur des bases volontairement nationales ou nationalistes », a-t-il rappelé en citant le cas de Framatome, le prédécesseur d’Areva qui avait été « content de prendre autant de distance que possible avec Westinghouse », l’entreprise américaine dont la France avait importé la technologie.
Il a jugé que le programme sud-coréen ressemblait beaucoup à celui de la France des années 1970 et que la Chine allait probablement aussi se doter de sa propre filière.
source : http://www.romandie.com/ats/news/100407182900.q06xl7fa.asp
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