Le secrétaire général de la CFDT François Chérèque juge « inadmissible », dans un entretien au journal libération lundi, les conditions de départ anticipé en cas de travail pénible et mettant en danger la santé, proposées par le gouvernement dans le cadre de la réforme des retraites.
« Le gouvernement s’oriente vers un système ou la possibilité de partir plus tôt sera conditionnée à une visite médicale », a rappelé M. Chérèque, dans l’interview publié lundi, alors que s’ouvre à Tours le 47e congrès de la CFDT.
« Le problème, c’est que de nombreuses atteintes à l’espérance de vie liée à la pénibilité ne sont pas détectables lors d’une telle visite », a-t-il ajouté, citant notamment « beaucoup de cancers professionnels », qui « se déclenchent plus tard ».
« Cette approche est d’autant plus inadmissible que le gouvernement a toutes les cartes en main sur ce dossier », a poursuivi François Chérèque.
Et de rappeler que la négociation qui s’est tenue durant trois ans avec le patronat sur ce dossier, « même si elle a échoué, a permis d’établir une liste de situations qui portent atteinte à l’espérance de vie, comme les horaires atypiques, le port de charges lourdes ou le contact avec des produits cancérogènes ».
La CFDT demande que tous les salariés placés dans ces situations bénéficient « d’un départ anticipé d’un an par tranche de dix ans d’exposition, ce qui représenterait près de 150.000 salariés par an pour un coût d’un milliard d’euros à la charge des entreprises ».
Et pour François Chérèque, cette somme « n’est pas excessive, quand on sait que les employeurs sont responsables de la santé de leurs salariés ».