Pour une politique de plein emploi…

    La publication fin août par la Dares des chiffres du chômage pour juillet est sans appel : le pays est frappé par un chômage de masse qui a créé 431 000 chômeurs supplémentaires en un an pour atteindre le nombre record de 4,573 millions d’actifs prétendant pour la plupart à un emploi en CDI. Pourtant le gouvernement s’est félicité de pouvoir annoncer qu’il avait fait reculer le nombre de sans emploi de 0,5%, soit 14 400, et le Bureau international du travail annonce une baisse à 9,3%. Après le coup « magnifique » du PIB à 0,6% censé faire figure de « reprise », décidément le gouvernement se raccroche à tout ce qu’il peut pour faire oublier son incompétence. La réalité que nous allons tenter de découvrir derrière les chiffres du chômage est donc un appel à une mobilisation immédiate pour le plein emploi.

    Le principe

    Avant toute chose, un bon gouvernement devrait annoncer une définition politique courageuse du chômage : il s’agit certes de mesurer la recherche d’emploi dans un objectif quantitatif d’activité, mais il faut avant tout, comme évaluation qualitative de sa politique, mesurer le nombre d’emplois durables (CDI) qu’il reste à créer pour que toute personne qui le veut, en trouve.

    La tendance longue

    A contrario des tendances actuelles, la prospective se mesure sur l’évolution à long terme et non sur les résultats à court terme, comme un arc s’étendant du passé vers le futur plutôt que ce que l’on voit au bout de son nez. Au delà du chiffre du chômage, voici notre situation dans ses grandes lignes :

    • Depuis le début de la crise financière, le nombre de demandeurs inscrits à Pôle emploi s’est accru de 1,2 million, soit +35%. Mais le chômage de masse est une constante depuis le tournant de la financiarisation de l’économie dans les années 1970 qui a détruit plus de 3 millions d’emplois industriels qualifiés et créateurs de véritable richesse.
    • Alors que le gouvernement veut repousser l’âge de la retraite et donc la durée de la « vie active », le chômage des séniors ne cesse de s’accroître. Dans les catégories A, B et C, les plus de 50 ans sont 707 000, en hausse de 17,1% sur un an.
    • Preuve de la véritable impasse de l’emploi, le chômage des jeunes est un des plus élevé d’Europe avec 24,1% (selon Eurostat). Les statistiques de juillet sont trompeuse puisque si la baisse en catégorie A est de 12 800 personnes sur un mois, la hausse atteint 6,3% en catégorie B et C, soit 11 400 personnes. Les emplois saisonniers ont produit leur effet temporaire.
    • Le chômage de longue durée (plus d’un an) s’accroît toujours, frappant 36,2% des inscrits ABC contre 30,7% il y a un an. L’on parle ici de 1,436 million de personnes (+ 500 000 depuis juillet 2008) dont 609 000 sont sans emploi depuis plus de deux ans.
    • 80% des inscrits à pôle emploi en catégories ABC recherchent un emploi à temps plein et à durée indéterminée, soit 3,184 millions de personnes. Ils sont aussi 450 200 à rechercher un CDI à temps partiel.
    • Les embauches sont précaires : actuellement, 80% se font en CDD. Les baisses du chômage en catégorie A mises en avant par le gouvernement s’inscrivent donc en hausse dans les catégories B et C qui ont travaillé plus ou moins de 78 heures dans le mois. 28,9% des nouveaux inscrits à Pôle emploi le sont suite à la fin d’un CDD ou d’une mission d’intérim.

    Les hors-systèmes

    lire la suite : http://www.solidariteetprogres.org/article6951.html

    et vous qu’en pensez vous ?

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