En 2011, les faibles augmentations risquent de tendre le climat social…
«Mon salaire n’a pas bougé depuis deux ans. Pourtant, mon chef comptait m’augmenter l’an dernier, mais comme il a quitté l’entreprise en cours de route, sa promesse est tombée à l’eau. Evidemment, j’ai l’intention de réitérer ma demande pour 2011, et j’espère que cette fois, j’obtiendrai gain de cause», confie Nathalie, 38 ans, cadre parisienne.
Comme elle, nombre de salariés français ont vu leur rémunération faire du surplace cette année. Selon une étude du cabinet de conseil Hewitt rendue publique hier, l’enveloppe moyenne d’augmentation des salaires dans les grandes entreprises a été de 2,6% en 2010. «C’est assez faible car depuis vingt-cinq ans, elle dépassait les 3 %», explique Pierre Le Gunéhec du cabinet Hewitt.
Des salariés démotivés
La taille du gâteau s’étant réduite, les entreprises ont eu tendance à saupoudrer les augmentations. «Une erreur, selon Pierre Le Gunéhec. Car cette stratégie décourage les collaborateurs les plus performants.»
Conséquence: seuls 21% des salariés se disent satisfaits de leur rémunération cette année, contre environ 40% précédemment. Une frustration qui s’est répercutée sur leur implication dans le travail, puisqu’une entreprise sur deux a vu le taux d’engagement de ses salariés diminuer en 2010, selon Hewitt. «Ce qui peut avoir une incidence à terme sur leur productivité», indique Pierre Le Gunéhec.
Quant à l’avenir, il ne semble pas beaucoup plus rose puisque l’étude prévoit un budget moyen d’augmentation de 2,7%. «Les salariés risquent de ne pas comprendre qu’on leur parle de reprise dans les médias, mais que celle-ci ne se traduise pas dans leur portefeuille», prévient Pierre Le Gunéhec.
source : http://www.20minutes.fr/article/592840/economie-les-francais-decus-par-la-paie