La filière française du nucléaire civil a désormais une feuille de route et un chef de file incontesté : EDF. Sept mois après le retentissant échec d’Abou Dhabi –où la France a perdu au profit de la Corée du Sud un contrat de 15 milliards d’euros pour la construction de quatre réacteurs –, l’Elysée a dévoilé, mardi 27 juillet, un plan pour « renforcer » ce secteur stratégique pour l’industrie française. Nicolas Sarkozy s’est appuyé sur les recommandations de François Roussely, ancien PDG d’EDF, auquel il avait commandé un rapport quelques semaines avant la défaite du consortium Areva/GDF-Suez/Total/Alstom (rejoints in extremis par EDF) aux Emirats arabes unis.
A l’issue d’un conseil de politique nucléaire convoqué par le chef de l’Etat, qui entendait « mettre de l’ordre » dans cette filière, le « rôle central de l’Etat » est affirmé. Mais ce sera EDF, concepteur, constructeur et exploitant des centrales, qui en sera le chef de file – comme le réclamait avec insistance son PDG, Henri Proglio.
Areva, qui fabrique les réacteurs, fournit le combustible et retraite les déchets, devra s’associer au groupe d’électricité « chaque fois que les besoins des clients le nécessiteront », même si d’autres acteurs, comme GDF-Suez, ne sont pas exclus du jeu.
Le gouvernement entend solder tous les contentieux opposant les deux entreprises. Un accord stratégique devra donc régler les litiges sur la gamme de réacteurs, la fourniture d’uranium enrichi et le retraitement des combustibles usés. L’Elysée préconise donc « une prise de participation d’EDF dans Areva ». Elle interviendrait à l’occasion de l’augmentation et de l’ouverture (à hauteur de 15 %) du capital d’Areva, détenu à plus de 90 % par l’Etat, « avant la fin de l’année ». Le japonais Mitsubishi Heavy Industries (MHI) et deux fonds souverains du Moyen-Orient sont aussi intéressés.
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