A l’occasion du Plan Santé au travail 2010-2014, Eric Woerth présente, le 11 mai, son projet de réforme de la médecine du travail. La volonté affichée jusqu’ici par le gouvernement est de confier davantage de responsabilités aux employeurs.
Le docteur Mireille Chevalier, secrétaire général du Syndicat national des Professionnels de la Santé au Travail (SNPST), dénonce un conflit d’intérêts qui risque de nuire à la santé des salariés.
Capital.fr : La médecine du travail instaurée en 1946 aurait besoin d’un sérieux coup de jeune pour être efficace dans les entreprises. Pourquoi êtes-vous opposée aux mesures proposées par le gouvernement ?
Docteur Mireille Chevalier : Effectivement. Mais la réforme annoncée par le gouvernement ne va rien arranger car les employeurs auront la responsabilité de définir la mission des médecins du travail. Ce n’est pas compatible. Le but de l’entreprise n’est pas de protéger la santé des salariés, mais de dépenser un minimum d’argent. C’est un peu comme si vous confiez le contrôle de la sécurité des médicaments aux laboratoires pharmaceutiques. Les employeurs gèrent déjà les services de santé au travail, les financent. Si en plus, ils décident de nos missions : notre rôle n’a plus de raison d’être.
Capital.fr : Le Plan Santé au travail 2010-2014 prévoit tout de même de diminuer de 25% les accidents du travail (700.000 par an), de limiter les maladies professionnelles (plus de 45.000 en 2008) et d’améliorer la prise en charge des travailleurs précaires…
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Oh putain !
Inquiétant non ?
Nous marchons vraiment sur la tête …