Le CEA a deux ans pour mettre aux normes antisismiques son centre de Cadarache
C’est l’autorité de sûreté nucléaire qui lui demande…
L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a donné deux ans au commissariat à l’énergie atomique (CEA) de Cadarache dans les Bouches-du-Rhône pour mener des travaux antisismiques dans une de ses installations, sous peine de se voir imposer des sanctions pénales.
Selon une décision du 29 juin, révélée mardi par le quotidien La Marseillaise, le CEA est sommé de réaliser «avant le 29 juin 2012» un «dispositif de prévention du risque de liquéfaction des sols» en cas de séisme dans son laboratoire d’études et de fabrications expérimentales de combustibles avancés (Lefca).
En 2003, l’ASN avait réexaminé la sécurité de l’installation en matière de risque sismique. Le site de Cadarache doit pouvoir résister à un séisme de magnitude 5,8 qui correspond au tremblement de terre de Manosque de 1708, de magnitude 5,3 sur l’échelle de Richter, majoré d’une marge de sécurité.
«L’installation ne résisterait pas suffisamment au risque sismique»
«Les experts ont alors considéré que l’installation ne résistait pas suffisamment au risque sismique. Des travaux très importants de confortement ont été demandés et sur la majorité de la problématique séisme, l’exploitant a respecté ses engagements et achevé ses travaux en 2009», a indiqué Laurent Kueny, porte-parole de l’ASN.
Mais en cas de survenue d’un séisme plus fort (de magnitude 7) associé à de fortes pluies, «il y a un risque de liquéfaction des sols. Même si le risque est très faible, on ne peut pas l’écarter complètement, on demande donc à l’exploitant de mettre des drains pour évacuer l’eau», a-t-il déclaré.
De son côté, le CEA ne juge pas justifiés les travaux vu le niveau de risque associé. D’où cette décision contraignante de l’ASN qui entre dans le cadre de la loi Transparence et sécurité nucléaire (TSN) du 13 juin 2006.
Selon Laurent Kueny, l’exploitant, que l’AFP n’a pas pu joindre, «va engager les travaux dans le délai qui est imparti». En cas de non-respect, il encourt deux ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende.