Victimes d'essais nucléaires : beaucoup d'anciens marins concernés…

    Trois questions à…

    Pierre Marhic, préside l’Association nationale des vétérans victimes des essais nucléaires (Anvven), dont une trentaine de membres réside dans la commune.

    Qu’est-ce qui vous a amené à créer l’association ?

    En 1968, engagé à bord du Clemenceau, j’ai effectué une campagne en Polynésie et le 24 août, nous étions présents lors du tir atmosphérique Canopus avec une charge nucléaire 150 fois supérieure à Hiroshima. Nous devions sécuriser la zone puis récupérer des échantillons. 150 000 militaires ont travaillé sur les zones d’essais et, des années après, beaucoup manquaient à l’appel ou souffraient de maladies similaires. Il régnait une certaine omertà sur la question au ministère de la Défense et ce n’est qu’en 1995 que l’amiral Sanguinetti a reconnu que des militaires français avaient été exposés aux radiations. Huit ans après, avec une poignée de vétérans, nous avons créé l’Anvven qui a joué un rôle essentiel pour l’adoption de la Loi Morin.

    Vous-même avez connu des problèmes de santé ?

    J’ai toujours une épée de Damoclès sur la tête ! 30 ans après le tir Canopus, j’ai déclaré un cancer du sang. C’est une greffe de moelle qui m’a sauvé la vie mais je touche toujours du bois… Certains sont décédés bien plus tôt de cancers et d’autres sont en soin permanent, y compris pour d’autres maladies, alors que nous étions un public sain, de par nos statut et condition physique. De nombreux pays ont reconnu l’exposition aux radiations depuis bien des années et la France est en retard. Il nous reste le sentiment que la Nation a été très ingrate, voire indifférente envers nous.

    Quelles sont les avancées de la Loi Morin ?

    Elle marque un progrès mais manque de générosité. Pour prétendre à un capital, il faut trois conditions qui ont été trop détaillées afin de limiter le nombre de prétendants : avoir été dans certaines zones à certaines périodes et souffrir d’un des 18 cancers de la liste. Au sein de la commission consultative, l’Anvven fera des propositions. Nous avons fusionné avec l’Association des sacrifiés des essais nucléaires qui regroupe les militaires du Sahara, originaires du centre et de l’est. En Polynésie, c’était surtout des marins, affectés à des petites manoeuvres. C’est pour cela que nous avons beaucoup d’adhérents dans la région de Plouguerneau.

    Contact. Pierre Marhic au 02 98 47 02. Le siège de Anvven se trouve à Bohars.

    source : http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Victimes-d-essais-nucleaires-beaucoup-d-anciens-marins-concernes-_29117-avd-20100830-58862032_actuLocale.Htm

    et vous qu’en pensez vous ?

      0 comments for “Victimes d'essais nucléaires : beaucoup d'anciens marins concernés…

      1. Franck
        1 septembre 2010 at 13h40

        On parle d’omerta, on devrait parler de mafia plutot avec comme parains un conglomerat armée, gouvernants, et societes telles que CEA, et consorts…

        Evidemment que l’interet de la loi Morin n’est pas d’indemniser toutes les victimes, mais plutot d’en indemniser le minimum, tout en donnant l’impression que l’etat est bon prince. Et le fait d’avoir attendu aussi longtemps, c’est juste pour s’assurer que la plupart des malades seront decedes avant l’arrivee de cette loi.
        Rappelez moi qui a dirigé la France a cette epoque? et surtout qui a continué depuis cette mascarade pseudo evolutioniste de la loi?

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