Les bienfaits de longues plages de sommeil sur notre état de forme, notre moral ou les capacités de notre cerveau ne sont plus à prouver, pensiez-vous innocemment. Eh bien non : trop jouer les marmottes ne se révèle pas si bénéfique pour notre santé. C’est le résultat surprenant d’une étude menée par l’université de Virginie Occidentale, aux Etats-Unis. Publiée hier dans une revue scientifique, elle révèle que se reposer plus ou moins de sept heures par nuit augmente les risques de maladies cardiovasculaires!
L’analyse, effectuée sur plus de 30000 adultes, confirme certes que dormir moins de cinq heures — surtout pour les moins de 60 ans — fait plus que doubler les chances de développer des angines ou de faire un infarctus.
Mais plus surprenant, pour ceux qui dorment au-delà de neuf heures par nuit, les risques de maladies cardiovasculaires sont augmentés d’une fois et demie par rapport à ceux qui s’accordent sept heures de sommeil. Pas de panique toutefois : selon l’étude, dormir six ou huit heures n’augmente que légèrement les risques de développer une maladie cardiovasculaire.
Pour le professeur Joël Paquereau, président de l’INSV (Institut national du sommeil et de la vigilance), ces chiffres sont à considérer avec prudence. « En moyenne, les Français ont besoin de sept ou huit heures, explique-t-il, mais il arrive que des personnes ressentent la nécessité de dormir plus. Il y a des petits et des gros dormeurs, sans que cela fasse forcément d’eux des personnes plus à risque que d’autres », relativise-t-il.
Certes, une nuit trop longue peut provoquer des dérégulations, entraînant des somnolences le jour ou des insomnies la nuit. Mais pour le président de l’INSV, l’essentiel est de prendre le temps qu’il faut pour notre organisme, et pour cela, il a une petite astuce : regardez combien de temps vous dormez lorsque vous êtes en vacances, sans contraintes. A charge ensuite pour vous de respecter ce rythme le plus possible pendant l’année. Si c’est un médecin qui le dit…