Forte hausse des maladies professionnelles
Conséquence de la crise, le nombre d’accidents du travail a reculé de plus de 7 % en 2009, selon les données publiées vendredi par la branche risques professionnels de l’assurance-maladie. Les maladies professionnelles, à l’inverse, progressent toujours vivement (+ 9 %) et approchent le seuil des 50.000 par an, dont plus de 80 % de troubles musculo-squelettiques. Depuis dix ans, le nombre de victimes a crû de plus de 13 % par an en moyenne
Les accidents du travail reculent avec la crise, le nombre des maladies professionnelles continue de s’envoler
Les accidents du travail ont reculé de plus de 7 % en 2009. Cette amélioration s’explique notamment par le recul de l’emploi dans l’industrie en raison de la crise. Les maladies professionnelles, à l’inverse, progressent toujours vivement (+ 9 %) et approchent le seuil des 50.000 par an. Il s’agit à plus de 80 % de troubles musculo-squelettiques.
C’est sans doute l’un des seuls effets positifs de la crise : les destructions d’emplois font, mécaniquement, baisser le nombre d’accidents du travail. Le recul a été spectaculaire l’an dernier : – 7,5 %, à 651.000 accidents, selon les données qui viennent d’être publiées par la branche risques professionnels de l’assurance-maladie. Même en proportion, la fréquence des accidents est tombée au niveau historiquement bas de 36 pour mille salariés. « C’est un taux inédit », commente Stéphane Seiller, qui dirige la branche. Il s’explique par la réduction de l’activité dans l’industrie et le bâtiment, par le chômage technique qui a frappé ces secteurs plus exposés que d’autres aux accidents. Et aussi par la poursuite d’une tendance séculaire : le recul de l’industrie en France au profit des services. La métallurgie et le BTP emploient moins de 20 % des salariés aujourd’hui, contre 36 % dans les années 1950. L’amélioration s’explique aussi, en partie, par une meilleure prévention. Exception notable : les accidents survenus sur le trajet domicile-travail ne reculent pas, à 57.900 en 2009 (dont 644 en transports en commun !).
Forte sous-déclaration…
Cancers en hausse…
Les troubles musculo-squelettiques sont mieux reconnus en Europe du Sud
A comparer les maladies professionnelles déclarées en Europe, on est d’abord intrigué. La pathologie la plus fréquente est souvent différente dans chaque pays ! En Allemagne, c’est la surdité qui arrive en haut du tableau, avec près de 5.000 cas par an. Au Danemark, ce sont les maladies de la peau. En Belgique, les « atteintes de la fonction des nerfs dus à la pression ». Au Luxembourg, les maladies infectieuses. Les troubles musculo-squelettiques, qui arrivent très largement en tête en France, sont également la première maladie professionnelle en Espagne, en Italie et au Portugal.
Les conditions de travail seraient-elles si différentes d’un pays à l’autre ? Non. « Les systèmes de reconnaissance et de prise en charge des maladies professionnelles diffèrent sensiblement d’un pays à l’autre », décrypte une étude de la Sécurité sociale. Et la fréquence des demandes de reconnaissance de maladies professionnelles varie fortement d’un pays à l’autre : on en compte 626 pour 100.000 assurés au Danemark, 401 en France, et seulement 162 en Allemagne.