Ils ont écrit une lettre à Nicolas Sarkozy et François Fillon…
L’ambiance sur les plateaux télé ces derniers jours le prouve: l’heure n’est plus à la négociation sur la réforme des retraites. Partenaires sociaux, opposition et exécutif refusent de débattre les uns avec les autres. Et comme l’a dit Eric Woerth dans «A vous de juger» jeudi soir sur France 2, «l’heure est [désormais] au débat parlementaire».
Sauf que les syndicats ne l’entendent pas de cette oreille. Les amendements proposés par Nicolas Sarkozy au lendemain de la journée de mobilisation du 7 septembre, discutés dans l’hémicycle, ne répondent en rien à leurs revendications. «Le dispositif de la pénibilité reste subordonné à des critères médicaux et individuels. Le renvoi à des négociations de branche n’oblige à aucun résultat alors que le patronat y est hostile», affirmait le leader de la CGT, Bernard Thibault, dans les colonnes du Monde vendredi.
Une lettre à Nicolas Sarkozy
Dans une dernière tentative pour rouvrir les négociations, les leaders syndicaux ont écrit jeudi à Nicolas Sarkozy et François Fillon ainsi qu’aux membres du gouvernement, députés et sénateurs de la majorité comme de l’opposition pour leur demander «solennellement d’entendre le point de vue des organisations syndicales» sur la réforme des retraites.
Dans cette lettre, dont seule FO n’est pas signataire, les sept organisations insistent sur le fait que «le vote de ce projet dans sa logique actuelle n’est pas d’actualité». «Cette réforme va aggraver les inégalités sans répondre aux enjeux de long terme. La méthode utilisée, qui a consisté pour l’essentiel à recevoir les syndicats sans jamais réellement les entendre, a contribué à accroître les tensions», et «le calendrier précipité ne permet pas d’être entendu», poursuivent-ils.
Procédure d’urgence
Le gouvernement a en effet choisi la procédure d’urgence pour l’examen du projet de loi [pas de navette entre les deux Assemblées]. Quelque 75 heures de débats sont prévues, dont une cinquantaine dédiée à l’opposition, pour examiner près de 700 amendements d’ici à mercredi. Le gouvernement espère un vote solennel le 15 septembre, afin qu’il soit examiné au Sénat à partir du 5 octobre, pour une adoption définitive à la fin octobre. Nicolas Sarkozy veut promulguer la réforme en novembre. Juste avant de remanier son gouvernement.
Face à cette détermination du pouvoir exécutif, les syndicats préviennent, ils ne lâcheront pas. «On peut aller vers un blocage, une crise sociale d’ampleur», estime Bernard Thibault. Pour le leader de la CGT, l’objectif de l’intersyndicale, qui a appelé à une nouvelle journée d’action le 23 septembre, «est clair: confirmer notre opposition au projet de loi et rallier à cette cause encore plus de salariés».
Pourquoi le 23 septembre?
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