Pendant ce temps là , a Fukushima…
Nous avons lu sur le site http://www.humanite.fr cet article fort intéressant d’ANNE ROY , de son entretien avec le sociologue Paul Jobin , spécialiste du Japon et qui a étudié les conditions de travail des salariés de l’industrie nucléaire Japonaise …
Il nous parle de la situation à ce jour !
Certaines similitudes avec ce que nous vivons lors des arrêts de tranche…
La gestion économique de TEPCO depuis plus de quarante ans … édifiant , déroutant ?
Nous tenons à exprimer notre solidarité avec la population japonaise et à tous les salariés qui s’efforcent dans une ambiance radioactive intense de reprendre le contrôle de la situation , pour protéger la population au risque de leur propre santé et de leur vie…
La déclaration de l’AIEA qui méritent confirmation fait état de :
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20 travailleurs blessés (dont 11 lorsque le bâtiment du réacteur n ° 3 a explosé)
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17 travailleurs exposés à des doses supérieures à 100 mSv (limite annuelle 20mSv)
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2 salariés hospitalisés pour une irradiation au niveau des pieds suite à une intervention dans de l’eau contaminée, à l’institut radiologique de Chiba, à l’est de Tokyo.
Dernière minute:
Aujourd’hui 07 / 04 mouvement national des agents EDF (remise en cause du tarif préférentiel ) !
Et les sous-traitants ! Quand entrons nous dans le débat ?
Inscriptions mouvements salariés : https://www.ma-zone-controlee.com/?page_id=12354
L’amélioration de tes conditions de travail et de vie ne tiennent qu’à TOI !
L’ultime Atome c’est TOI .
Extraits de presse :
Sociologue et spécialiste du Japon, Paul Jobin connaît bien les lieux. En 2002, lors d’une recherche sur les sous-traitants de l’industrie nucléaire, il a enquêté auprès des cadres et des ouvriers intérimaires intervenants dans cette centrale. Il analyse la situation actuelle à l’aune de cette expérience…
C’était la première fois qu’on entendait officiellement parler de sous-traitants. Mais quand on sait comment fonctionne une centrale en temps normal, on ne pouvait que supposer leur présence sur place : à 90 %, ce sont eux qui font le travail de maintenance et qui encaissent la dose collective de radioactivité – il s’agit là des chiffres officiels. Et puis, il y a différents types de sous-traitants : tout en bas de la pyramide, il y a par exemple les intérimaires, qui nettoient à la serpillière les réacteurs ou qui s’occupent des vêtements de protection usés, et qui prennent les plus fortes doses. Puis viennent les techniciens (plombiers, électriciens…) qui vérifient les installations, la tuyauterie et les pompes ; et tout en haut, il y a les techniciens, cadres et ingénieurs de Tepco, qui jouissent des meilleurs salaires et d’une meilleure protection sociale…
Tepco a confirmé qu’à cause du tsunami, un grand nombre de dosimètres ont été endommagés. Sur 5 000, il n’en resterait plus que 320. Le fabricant n’a presque plus de stock et Toshiba en a envoyé une cinquantaine…
D’après les annonces qui circulent sur SMS et qui sont relayées sur Twitter, les salaires offerts tournent autour de 10 000 yens par jour (soit 84 euros), ce qui représente environ le double d’un salaire moyen pour un jeune intérimaire, mais ne présente pas une offre exceptionnelle non plus. Ce qui signifierait que, malgré le sacrifice consenti par ceux qui acceptent de s’y rendre, Tepco continue de ratiociner sur les salaires…
Ce qui fait la spécificité du Japon, c’est que le nucléaire s’est industrialisé à partir des années 1970, et le recours à la sous-traitance pour les arrêts de tranche s’y est systématisé depuis cette époque. Cette organisation du travail a des conséquences dramatiques pour la santé des ouvriers et la sécurité des centrales, d’où la répétition d’anomalies et autres incidents, avant même qu’il soit question du risque sismique….
Y a-t-il eu des victimes reconnues comme ayant contracté des maladies professionnelles suite à leur travail en centrale ?
En 2002, il a déposé une demande de reconnaissance en maladie professionnelle, qu’il a obtenue, non sans peine, avec le soutien de tout un réseau associatif. Puis il a intenté un procès contre Tepco, pour l’exemple. Sa plainte a été déboutée en 2009 de façon expéditive : le juge n’a même pas pris la peine d’examiner les avis médicaux présentés par l’accusation…
Lire l’article : http://www.humanite.fr/05_04_2011-pour-travailler-%C3%A0-fukushima-il-faut-%C3%AAtre-pr%C3%AAt-%C3%A0-mourir-469314
La sûreté du nucléaire ne fait pas bon ménage avec le profit http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2227&id=19
« Les vérités que l’on aime le moins à entendre sont souvent celles qu’on a le plus besoin de savoir »
Ainsi va la vie dans notre pays où les colères et injustices qui existent, demeurent bien profondément enfouies devant nos dirigeants. Jusqu’à quand ?
(Ici nous respectons la loi sur les droits d’auteur et le travail de la presse et des journalistes professionnels)
Bonjour PROVOLA , bienvenue et merci pour ce commentaire à la gloire des liquidateurs de Fukushima
Merci
@+
LES FORÇATS DU NUCLÉAIRE
Ce sont les liquidateurs, déjà à Tchernobyl, leur galère nous avait évité 20 ans de malheur, ils s’étaient sacrifiés, beaucoup sans le savoir, la plupart conscients mais pas moins partants pour une visite guidée dans l’au- delà du raisonnable. 20 000, 200 000 peut-être, les statistiques divergent, les chiffres s’affolent, comme la radioactivité, les gens honnêtes s’en foutent, comme de l’an quarante.
Ils n’apparaissent nulle part, ils n’existent pas, ils sont les sans-grade, les moins que rien. Ils s’occupent seulement de votre santé, et de celle de la planète. Ils sont au chevet de l’atome, ils passent les serpillières à particules. Ils ne valent pas cher, leur vie n’a pas de prix, car elle ne dure jamais très longtemps.
En ce moment 300 forcenés s’ingénient à gagner du temps, à refroidir l’enfer, ce qui n’est pas une sinécure. Les 6 réacteurs de Fukushima sont malades, pour le commun des mortels on admet une dose de sieverts ou une unité de rems par jour, ce qui ne veut rien dire car ici on se prend ça au centuple, ça reste dans les normes, des donneurs de leçon, des experts, des saboteurs de rêves qui veulent s’en mettre plein les fouilles à refiler une camelote.
On les dit sans avenir, de toute manière ils n’ont pas de présent. Recueillis sur les bancs publics, clochards squatters du bien commun, délaissés par la société à l’écart du business, de la compassion factice de la gente bien pensante. On les remarque quand on ne plus s’en passer, quand les premiers ministres se planquent derrière l’ écran, les patrons derrières les barèmes, les actionnaires derrières les indices. On vient les piocher quand tout s’écroule, quand une partie de notre vie sent le roussis.
On les paye une misère, on les planquent pour qu’ils ne fassent pas trop de bruit, à relever l’horreur, les fausses vérités. On les contamine, on les condamne, avec des contrats trop dérisoires comme l’équipement à la mesure des mensonges et de la propagande. Car à un point de la catastrophe, plus rien n’arrête les flammes et le tuyau d’arrosage ressemble au tuyau d’arrosage des pompiers portugais à vouloir étouffer une mer en fumée.
Bien sur, on ne leur dit pas la moitié des risques, on les envoie là où personne ne veut approcher, là où Nathalie Kosciusko Morizet ne veut pas aller, là où De Funès reste à distance respectable. Car eux font de la politique et les secouristes de la dernière chance font dans la réalité, les uns distribuent du bluff, et du vent, les autres de l’esclavage et de la sueur. Les poules mouillées continuent à croire à la fable du consommer propre, les autres se retrouvent trempés d’une trempe à nulle égale, de la trempe des héros.
En prenant votre douche ou en allumant votre télévision ce matin n’oubliez pas ces forçats qui se salissent à vous sentir propres, à ces travailleurs de l’ombre qui meurent à vous donner la lumière.