Le ministre de la Défense Hervé Morin a inauguré, le 28 juin, à Arcueil les locaux du Comité d’indemnisation des victimes des essais nucléaires.
À cette occasion, il a déclaré espérer que les premiers versements auraient lieu avant la fin de l’année 2010.
Les victimes concernées observent ces voeux avec une satisfaction prudente. Ainsi Patrice Bouveret, directeur de l’Observatoire des armements, basé à Lyon, et expert auprès de l’AVEN (Association des vétérans des essais nucléaires) et de l’association de victimes polynésiennes, Moruroa e tatou.
Militant de la cause des anciens militaires, des anciens employés du Commissariat à l’énergie atomique, ainsi que des populations algériennes ou polynésiennes touchées par les retombées des essais nucléaires atmosphériques français, Patrice Bouveret fait le point sur le processus d’indemnisation des victimes.
Le Point : Le ministre de la Défense a installé, lundi, dans ses nouveaux locaux le secrétariat du Comité d’indemnisation des victimes des essais nucléaires. Cette initiative vous convient-elle ?
Patrice Bouveret :
Cet organisme est chargé d’instruire les dossiers qui seront soumis au comité d’indemnisation.
C’est sa seule fonction, et il est bien évident que c’est utile.
À condition que le personnel affecté soit réellement formé et qu’il dispose de tous les éléments nécessaires à la compréhension des dossiers.
Nous constatons, dans nos associations, à quel point des personnes se trouvent totalement perdues, notamment quand un vétéran décédé n’a rien expliqué de son dossier à sa veuve ou à ses ayants droit.
Quels sont les points de contentieux qui demeurent entre les associations de victimes et le ministère de la Défense ?