Polinorsud : La CFDT refuse le moins-disant social pour les sous-traitants du nucléaire…

    Tel un puissant anaconda EDF étouffe son enfant Polinorsud pour le jeter dans l’escarcelle de Suez. Après avoir facilité la création de la société Polinorsud pour en faire un leader de la sous-traitance nucléaire et réguler les prix sur le marché, EDF bascule les marchés de sa progéniture vers le géant de l’énergie.
    Polinorsud a perdu ainsi le marché de la sous-traitance de neuf centrales en neuf ans : Civaux, Blayais, Dampierre, Chinon, Fessenheim… au profit de sociétés appartenant au groupe Suez.

    Dernier épisode de cette destruction programmée :
    en juillet dernier, les 650 salariés du Polinorsud (détenu à 51 % par Areva et à 49 % par EDF) relevant de la convention collective de la métallurgie ont appris de la bouche de leur directeur général qu’ils perdaient le marché de Cattenom au profit de la société SPIE nucléaire (groupe Suez). Au passage, SPIE nucléaire, qui relève de la convention collective du Syntec, pensait faire une bonne affaire en proposant aux futurs salariés qui travailleraient sur Cattenom une protection sociale moins avantageuse que celle de Polinorsud.
    Mais c’était sans compter avec les protestations de la CFDT, qui tout l’été s’est interposée et a mobilisé le personnel de Polinorsud pour s’opposer à cette opération. Manifestations, arrêts de travail, visites aux Pouvoirs publics locaux, etc.
    Devant le tollé déclenché chez Polinordsud, la direction d’EDF a finalement annoncé aux salariés qu’une quarantaine d’entre eux seraient réembauchés par SPIE, « à des salaires équivalents » préférant taire que les accords de branche ou d’entreprise ne suivraient pas. Mais, à côté de ces 40 salariés, restent toujours une soixantaine de laissés pour compte.
    Pour ces derniers, la CFDT n’a pas baissé la garde. Et, face à sa pression, SPIE a tout récemment fait un peu machine arrière en concédant qu’il y aurait entre 20 et 25 salariés de Polinorsud qui resteraient finalement chez Cattenom pour le traitement des déchets, les arrêts de tranche et le changement des filtres d’eaux.
    Après tractations, Spie et Polinorsud semblent avoir enterré momentanément la hache de guerre en se partageant la sous-traitance de Cattenom. Contrepartie de cette paix, en 2011, 55 000 heures de travail pourraient être sous-traitées à Polinorsud dont 7 000 heures qui logiquement devraient être attribuées à la SPIE sur le marché de Fessenheim.
    En 2012, 2013 et 2014, la sous-traitance des arrêts de tranche serait partagée entre Polinorsud et Spie par échange de personnel entre les deux sociétés.
    De son côté, la CFDT veut voir le versant social de ce dossier traité jusqu’au dernier salarié de Polinorsud.
    Une opération escargot est prévue le 7 septembre sur l’autoroute A 31 à 14 heures, près de Metz.
    Les délégués CFDT d’EDF, d’Areva, et de Polinorsud dresseront un barrage filtrant le 8 septembre sur le site de Cattenom. Ils veulent faire savoir que les attributions de contrats dans la sous-traitance nucléaire ne doivent pas se faire avec du moins-disant social et qu’en cas de ré-attribution de contrats, les salariés doivent garder la même convention collective.

    et vous qu’en pensez vous ?

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