En juin, les praticiens hospitaliers ont clairement signifié aux pouvoirs publics qu’ils refuseraient d’être les oubliés de la réforme des retraites et qu’ils ne se contenteraient pas de quelques modifications du dispositif IRCANTEC. Une alliance inédite de neuf organisations syndicales, représentant des anesthésistes, des urgentistes, des pédiatres et des gynécologues choisit de faire de la reconnaissance spécifique de la pénibilité liée au travail de nuit son principal cheval de bataille. Rappelant les méfaits maintes fois démontrés d’une activité nocturne sur la santé, ces syndicats soulignaient que quatre à cinq années de la carrière des praticiens hospitaliers se déroulent la nuit. Ils observaient par ailleurs que l’âge venant, la multiplication des gardes représentait un danger pour les patients. Aussi, appelaient-ils le gouvernement à se prononcer précisément sur cette question : souhaitant d’une part qu’à partir de 1000 nuits travaillées, il ne soit plus obligatoire de réaliser 160 trimestres de travail pour bénéficier d’une retraite à taux plein et d’autre part que les médecins les plus âgés puissent être dispensés des activités les plus pénibles. En l’absence de réponse satisfaisante du gouvernement, les syndicats promettaient une rentrée brûlante.
Sans invalidité à 20 %, pas de pénibilité?
Aujourd’hui, fortement déçu par les propositions avancées par le gouvernement concernant les compensations liées à la pénibilité, le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes réanimateurs élargi (SNPHAR-E) met sa menace à exécution. On le sait, le projet des pouvoirs publics est d’offrir au cas par cas aux salariés une reconnaissance de la pénibilité de leur activité, à partir d’un taux d’invalidité de 20 %. Ce seuil est jugé inique par les anesthésistes qui observent : « Le seuil d’invalidité fixé à 20 % est une aberration pour tous les médecins du travail : les invalides à 20 % sont de fait déjà retirés du travail. Pour qu’un BPCO atteigne ce seuil il doit être sous oxygénothérapie! Les conséquences de la pénibilité du travail de nuit surviennent de manière très différée, en général après la retraite », critiquent-ils contestant de manière générale la « confusion entre pénibilité, handicap et incapacité » sur laquelle reposent selon le SNPHAR-E les dernières propositions du gouvernement. Ces dernières sont de fait très éloignées des revendications du SNPHAR-E qui estime que ne doivent pas s’appliquer uniquement des mesures individuelles mais qui attend des réponses globales.
Mobilisation générale le 7 septembre
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