Lorsque l’on parle d’acquis sociaux, tout le monde sait de quoi il s’agit et chacun a à l’esprit quelque exemple qui le concerne personnellement ou qui concerne au contraire un autre.
En général, d’ailleurs, si les acquis concernent les autres on a souvent tendance à les trouver indus ou exagérés.
Néanmoins, on ne fait en général guère de distinction entre les différents acquis sociaux. Ne devrait-on pas ? Et si tel est le cas, sur quelle base cela devrait-il se faire ? Voyons un peu.
Nos jeunes l’ont, semble-t-il, quelque peu oublié, mais les acquis sociaux ne sont pas arrivés en claquant dans les doigts.
Ils sont le résultat de luttes acharnées et les syndicats en sont à l’origine pour l’essentiel d’entre eux.
En conséquence, la jeunesse qui s’éloigne du syndicalisme actuellement, est une jeunesse qui sera, de mon point de vue et au final, perdante à l’avenir.
Passons maintenant à une vision que je considère comme honnête même si sûrement certains commentateurs ne manqueront pas de me critiquer sur ce point bien précis.
Il y a, bien évidemment, des acquis sociaux qui sont indus.
J’en prends un exemple emblématique qui concerne certaines primes dues à des conditions de travail particulièrement pénibles à un moment lesquelles primes sont restées alors que les conditions se sont substantiellement améliorées.
Clairement, ce genre d’avantages acquis, et non d’acquis sociaux, devraient être supprimés.
Mais il y a de vrai acquis sociaux.
La semaine de 35 heures, les 5 semaines de congés payés, la couverture santé et décès, les conditions de travail, la santé au travail, la négociation collective, les instances du personnel, etc.
La liste est longue et importante. Hélas, chaque jour qui passe voit reculer un certain nombre d’acquis sociaux.
Le déremboursement de certains frais médicaux par exemple. Prenons un cas un peu particulier pour bien faire toucher au lecteur la subtile différence entre acquis sociaux qu’il faut conserver voire améliorer et avantages sociaux sur lesquels on pourrait revenir.
Prenons le cas des retraites. Dans l’esprit de ses fondateurs, la retraite était une assurance de fin de vie pour que les parents ne soient pas individuellement à la charge de leurs enfants.
L’espérance de vie étant passée, en quelques décennies, de 68 ans à 80 ans, il est donc logique de reculer l’âge de départ en retraite car partir à 55 ou 60 ans, c’est très loin, fort heureusement, de partir en fin de vie. De même, il est logique de rallonger proportionnellement la durée de cotisation.
Par contre, entre temps, on est passé, pour le calcul de la pension, dans le privé, des 10 meilleures années aux 25 meilleures années.
Là, clairement, c’est un acquis social qui a été rogné.
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