Jean-Louis Ermine, doyen de la recherche de Télécom Ecole de Management, estime que le départ massif à la retraite de spécialistes et le désintérêt des jeunes générations pour la science sont une menace pour l’industrie nucléaire française.
« Dans le monde entier, la course au nucléaire civile est repartie. Les chiffres sont impressionnants: en février 2010, on compte 53 réacteurs en construction, 142 planifiés et 327 à l’étude, dans plus de 40 pays! C’est donc une opportunité historique pour les opérateurs de cette industrie. Ceci s’explique par des facteurs divers comme l’accroissement de la demande énergétique, surtout dans les pays émergents, le réchauffement climatique, l’augmentation des prix du combustible fossile ou encore la sécurité des approvisionnements.
L’industrie nucléaire est une industrie knowledge intensive: c’est à dire qu’elle repose sur un capital extrêmement important de connaissances spécifiques, de savoir-faire techniques et de compétences pointues.
Après la renaissance du nucléaire, le départ massif en retraite des travailleurs du nucléaire, le manque de recrutement pendant la période de stagnation, la dissémination des savoirs nucléaires entre les pays, auxquels s’ajoute la désaffection générale des jeunes générations pour la science en général et la science nucléaire en particulier, font que le capital de connaissances de cette industrie est fortement menacé et le renouvellement des compétences est un véritable défi.
Récemment la France emmenée par Areva, GDF Suez et Total a ainsi perdu le marché d’Abu Dhabi de 20 milliards de dollars! Il a été remporté par un consortium nucléaire mené par la Corée du Sud. Certaines analyses pointent parmi les raisons de cet échec le fait que les concurrents français n’ont pas su répondre aux besoins en formation de personnel.
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