extraits / source : http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/06/28/le-nucleaire-francais-doit-faire-des-choix-determinants_1379905_3234.html
Il dort depuis deux mois, estampillé secret-défense, dans le coffre-fort de Claude Guéant, le secrétaire général de l’Elysée.
Le rapport de 140 pages (hors annexes) sur « l’évolution du nucléaire civil à l’horizon 2030 » – commandé par Nicolas Sarkozy à François Roussely, ex-PDG d’EDF – est attendu avec impatience par les acteurs de ce secteur industriel clé pour la France, même s’il ne propose pas de bouleversement du paysage.
Le président de la République devrait présenter un plan destiné à recréer une filière nucléaire à l’exportation sur la base des quelque 50 recommandations contenues dans ce rapport.
EDF et Rosatom ont signé, le 19 juin, un accord de coopération (R & D, combustible…).
Le patron de l’agence fédérale russe de l’atome, Sergueï Kirienko, veut aller plus loin.
Pourquoi les deux groupes ne vendraient-ils pas à des pays tiers des réacteurs russes VVER, dont EDF a modernisé des unités en Europe centrale dans les années 1990 ?
Et pourquoi EDF refuserait de s’associer au cas par cas avec l’américain General Electric ou l’américano-japonais Toshiba-Westinghouse – les principaux concurrents d’Areva dans les réacteurs ? « Je n’exclus rien », répète M. Proglio.
Le couple EDF-Areva restera structurant, mais la filière « française » sera de moins en moins tricolore à mesure que le marché nucléaire se développera.
L’Union européenne veut aussi défendre ses industriels en jouant la carte de la sécurité.
Le président de la Commission, José Manuel Barroso, a annoncé, début mars, une initiative pour que les Européens établissent en commun les critères de sûreté et de non-prolifération les plus stricts, et les rendent « juridiquement contraignants partout dans le monde ».