L’usage de drogues illicites (cannabis, cocaïne) se développe dans l’entreprise.
En 2006, une enquête révélait que 23 % des médecins du travail avaient constaté une augmentation de la consommation de drogue au travail. 7 % en avaient consommé dans l’année, selon Colette Ménard, de l’Institut de prévention et d’éducation pour la santé.
Depuis « la consommation augmente dans l’entreprise comme dans la société », selon Paul Frimat, professeur de médecine du travail.
Il a ouvert vendredi à Paris des « Assises nationales » sur les « drogues illicites et les risques professionnels ». ( voir : http://mazonecontrolee.blogspot.com/2010/06/de-plus-en-plus-de-conduites-addictives.html )
Après le cannabis, les autres drogues les plus consommées, à degré moindre, sont les poppers, l’ecstasy et la cocaïne. « Toutes les catégories socioprofessionnelles sont concernées », mais certains métiers le sont davantage, comme les transports routiers, les professions médicales, l’hôtellerie-restauration ou la construction, selon Mme Ménard.
Plus que la consommation, c’est l’addiction qui inquiète : « 550 000 personnes ne peuvent commencer leur travail sans fumer un joint », affirme Didier Brassart, de la Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence et de la consommation, du travail et de l’emploi) des Pays de la Loire.
Selon la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie, près de 15 % à 20 % des accidents professionnels, de l’absentéisme et des conflits au travail sont liés à l’usage d’alcool, médicaments ou stupéfiants.
« Certains prennent de la cocaïne pour améliorer leur vigilance et répondre à la sollicitation de l’entreprise, d’autres du cannabis pour faire baisser la pression », remarque Pierre-Yves Montéleon (CFTC).
Les études montrent que la consommation de produit altérant la vigilance est la plus importante sur les postes dits « de sûreté et de sécurité », comme chauffeur de poids-lourd, pilote d’avion, conducteurs de train.
Dans le rail ou l’aérien, des dépistages sont obligatoires pour ces postes.
La date du test étant connue, les salariés peuvent modifier leur usage en conséquence. « Ceux qui nous intéressent ce sont ceux qui ne maîtrisent plus leur consommation » et qu’il faut alors déplacer sur des postes moins risqués, explique-t-il.