L’Union Départementale des syndicats CGT de l’Aude communique.
Le 10 août 2009, la loi Mallié sur l’extension du travail dominical était votée dans une cacophonie totale en méprisant une large majorité de la population, des salariés opposés à une nouvelle déréglementation du travail.
Un an après l’application de cette loi, qu’en est-il ? La loi n’a eu pour objet que de légaliser des situations jusqu’alors hors la loi pour répondre aux grandes enseignes, seules à vouloir ouvrir leurs portes tous les jours de la semaine.
La loi des grandes enseignes
Pire, cette loi donne raison à ceux qui détournaient la réglementation. Ils tentent d’obtenir encore plus de possibilités d’extensions. Pour preuve, les magasins de détail qui ouvrent impunément toute la journée du dimanche, alors qu’ils ne sont autorisés à le faire que jusqu’à 13 h.
Le volontariat est bafoué, puisque le plus souvent il conditionne l’embauche ou le non-licenciement, contrairement à ce qui est prévu dans cette fameuse loi. De nouvelles différences salariales sont créées entre zones touristiques, PUCE ou zone « normale ». Les inégalités se sont multipliées. Selon l’endroit le salaire est majoré ou pas, le volontariat est exigé ou pas. Selon le type de dérogation, les salariés n’ont pas les mêmes droits alors qu’ils dépendent souvent d’un même groupe, d’une même branche, d’une même localité. Cette loi n’a fait que renforcer le trouble de situations déjà très floues. Depuis un an, les inégalités se sont aggravées puisque ce sont essentiellement les femmes et les précaires qui sont les premières victimes de cette loi. Les jeunes, salariés et étudiants sont également victimes de cette déréglementation par un chantage à l’emploi.
Chantage à l’emploi
La CGT demande de redéfinir les contours des secteurs d’activités où le travail du dimanche est nécessaire. Ce sont essentiellement la santé, la sécurité, les transports collectifs, l’énergie et la restauration qui sont concernés. Le bilan que l’on peut faire de cette loi nécessite une remise à plat des critères et des compensations pour déroger au repos dominical, qui doit, lui, rester un fondement pour permettre de retrouver des repères sociaux collectifs pour vivre décemment en société.
Pour la CGT, il est urgent de revoir les conditions de déréglementation du repos dominical en réduisant les autorisations de faire travailler des salariés les dimanches, et en créant un socle légal de compensation en salaire et en temps de repos lorsque celui s’avère nécessaire. C’est dans ce cadre que la CGT de l’Aude, sous l’égide de la DIRECCTE, a participé aux négociations qui ont abouti à un compromis pour l’année 2010 / 2011 : deux ouvertures le dimanche pour l’année en cours ; les 12 et 19 décembre. Fermeture des magasins le dimanche durant les soldes d’hiver de janvier 2011. A notre demande, des négociations sont en cours afin d’obtenir un accord pour 2011 pour qu’il soit finalisé par un arrêté préfectoral.