EDF envisage d’affecter 50% du capital de RTE à un fonds servant à financer le démantèlement de centrales nucléaires
Placer 50% du capital de RTE (le réseau de transport d’électricité) dans le fonds destiné à financer le démantèlement de ses centrales nucléaires : telle est la piste sur laquelle travaille EDF pour réduire son endettement.
L’électricien français, on le sait, a fortement accrû sa dette l’an dernier avec le rachat de British Energy et des activités nucléaires de l’américain Constellation. Cette dette est ainsi passée de 24,5 milliards d’euros fin 2008 à 42,5 milliards un an plus tard.
Par ailleurs, EDF est contraint par une loi (du 28 juin 2006) de constituer un fonds destiné à financer le futur démantèlement de ses centrales nucléaires. Il affecte chaque année une partie de ses revenus à ce fonds. A fin décembre dernier, le montant investi dans ce fonds atteignait 11,4 milliards d’euros.
Pour éviter d’abonder ce fonds et consacrer ainsi les montants économisés à son désendettement, EDF réfléchit à doter ce fonds de démantèlement d’un actif, en l’occurrence la moitié du capital de sa filiale (à 100%) RTE, qui regroupe les lignes à haute tension.
EDF explique que les dividendes de RTE, récurrents et stables puisque ce sont les compagnies d’électricité qui versent des droits de passage pour acheminer leur courant sur ces lignes, seront un placement plus intéressant pour ce fonds de démantèlement que les actions et obligations, particulièrement volatiles ces derniers mois.
L’opération, si elle est décidée, aurait aussi un autre intérêt pour EDF : elle lui permettrait de sortir de ses comptes la dette de RTE (6,3 milliards d’euros à fin 2009).
Enfin RTE resterait 100% public, comme l’exige la loi, puisqu’il appartiendrait à 50% à EDF et à 50% à un fonds constitué par EDF.