PARIS (Reuters) – Le groupe nucléaire Areva annonce qu’il compte investir 20 millions d’euros dans son site du Tricastin (Vaucluse), théâtre de plusieurs incidents depuis le début de l’été.
« Au total, 20 millions d’euros seront investis sur le Tricastin pour renforcer la surveillance environnementale et sanitaire du site et solder les héritages de son passé industriel », indique le groupe dans un communiqué.
Le plus sérieux incident survenu cet été au Tricastin – l’un des plus gros sites nucléaires français avec l’usine de retraitement de La Hague – a eu lieu le 7 juillet, quand 74 kg d’uranium naturel, selon Areva, se sont échappés de l’usine de Socatri, filiale de retraitement de déchets d’Areva, vers deux cours d’eau, la Gaffière et le Lauzon.
Le 23 juillet, dans la centrale, une centaine de personnes ont selon EDF été légèrement contaminées par des particules radioactives et, six jours plus tard, une alarme s’est déclenchée, provoquant l’évacuation d’une centaine d’employés.
Le 6 août, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a en outre révélé que des rejets de carbone 14 supérieurs à la limite autorisée s’étaient produits en juin et début juillet à l’usine Socatri de Bollène, dans l’entreprise située sur le site du Tricastin, quelques jours avant la fuite du 7 juillet.
Evoquant une butte sur le site du Tricastin qui contient des déchets du Commissariat à l’Energie Atomique (CEA), Areva indique que « malgré des études démontrant la stabilité de cette butte, l’absence d’impact environnemental et de risque sanitaire pour les populations, (il) a décidé d’étudier une solution de transfert dans un centre agréé d’une partie des matières entreposées ».
« Le débordement (de la nuit du 7 au 8 juillet) est survenu au cours d’une opération de vidange, dans une partie d’une unité de traitement d’eaux industrielles vouée à cesser son activité : elle va être remplacée par une station qui a fait l’objet d’un investissement de 13 millions d’euros, engagé dès 2006 par Areva », souligne également le groupe, qui se dit « conscient de l’émotion et des questionnements suscités par cet incident ».
A la suite des incidents survenus cet été au Tricastin, des organisations écologistes ont demandé un débat national sur la sécurité de l’énergie nucléaire et plusieurs actions en justice ont été engagées à l’encontre de Socatri et de sa maison mère Areva.
Benjamin Mallet, édité par Jacques Poznanski