Mais quelle mouche a piqué le Premier ministre ?
La France a fait le choix politique par le passé de son indépendance énergétique. Pays pauvre en ressources fossiles, il ne fallait pas rester dépendant des cours du pétrole. Souvenez-vous du fameux slogan : « On n’a pas de pétrole mais on a des idées ».
Dans ce contexte, les dirigeants politiques de l’époque ont fait le choix d’une politique énergétique avec une vraie vision industrielle à long terme. Elle a abouti à ce que la France possède un parc de production électrique performant, produisant une électricité fortement décarbonnée, à un coût parmi les plus bas d’Europe… Aujourd’hui, les conséquences de cette politique sont un problème. Pas pour les usagers et les industriels, mais pour les idéologues de Bruxelles qui constatent que cette situation complique la tâche aux producteurs privés voulant aller dégager du profit sur le territoire français, principalement du fait de ces tarifs. La réflexion de bon sens, la position que devrait avoir le gouvernement français serait de défendre le système mis en place et de proposer une coopération au niveau européen pour développer une politique énergétique cohérente et optimum pour tous les citoyens.
A l’opposé, le Premier ministre, bon élève de la classe, vient de devancer les demandes de Bruxelles et propose d’offrir une part substantielle de la production électro nucléaire française (30 %) à tous les opérateurs privés qui en feront la demande. Cela s’appelle la loi sur la Nouvelle Organisation du Marché Electrique… On peut aisément en déduire que très vite il va y avoir un problème sur les investissements long terme quant aux nouveaux moyens de production (pourquoi investir si on peut obtenir de l’électricité à bas prix sans rien faire…) et bien sûr une augmentation des tarifs (les opérateurs privés réalisant une marge et tout le monde s’alignant sur ces prix du « marché »).
Les usagers subiront donc la double peine puisqu’ils seront dépossédés d’un retour sur investissement qu’ils ont effectué (ce sont eux qui ont financé le parc de production électrique français) et que de surcroît ils verront les tarifs augmenter.
Cette mesure est particulièrement inopportune pour le développement de l’industrie en France alors que l’on sait que le tarif de l’électricité est un facteur de localisation industrielle et qu’aujourd’hui la question de l’avenir de l’industrie française se pose de manière extrêmement sérieuse.
A quoi bon faire des Etats Généraux de l’Industrie, si ce n’est pour tromper les citoyens avant les élections régionales, alors que l’on sait qu’un tel projet est en gestation et verra le jour dès la fin mars.
La CGT n’entend pas laisser faire. Elle va faire connaître cette situation à l’ensemble des forces politiques, économiques et sociales de notre pays. Elle va interpeller tous les élus politiques afin de les alerter et de leur demander solennellement de se positionner sur ce sujet majeur et politique.
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Laurent LANGLARD Marie-Claire CAILLETAUD
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merci aux copains pour l’info , et vous , vous en pensez quoi ?