Si les emplois du nucléaire dans le bassin du Tricastin ont été épargnés par la crise économique, la menace que fait peser sur leur survie depuis décembre le conflit entre Areva et EDF, est quant à elle bien réelle.
À tel point que le syndicat CFDT du personnel à l’énergie atomique du Tricastin sort du silence après plusieurs mois de dialogue, de correspondance et de réunions en toute discrétion.
Depuis décembre, un conflit oppose les groupes Areva et EDF à propos de la production d’uranium enrichi par l’usine Eurodif, filiale d’Areva, dont l’arrêt prévu en 2012 pourrait être précipité au 31 décembre 2010 si leur contrat n’était pas renouvelé.
Quelque 500 emplois sont menacés à Eurodif et « près d’un millier » de sous-traitants sont susceptibles d’être impactés dans le bassin économique du Tricastin (Drôme, Ardèche, Vaucluse et Gard).
Même au siège rue La Fayette à Paris on est pessimiste
En janvier, le Premier ministre François Fillon a sommé les deux groupes de s’entendre. En vain : « Cinq mois plus tard, on n’a toujours pas de réponse », constate, dépité, le secrétaire général Jean-Marc Bluy.
Les craintes de la CFDT s’accentuent :
« Même au siège d’Areva, rue La Fayette, à Paris, on est pessimiste ».
De plus, selon Christophe Jeangérard, coordinateur au syndicat : « Si EDF ne s’engage pas à reprendre les 500 salariés d’Eurodif comme elle l’avait évoqué, notre direction a répondu que de son côté, elle ne sait pas faire ». Pas l’ombre d’une solution.
Eric Teissier, délégué syndical Areva NC, résume : « Areva et EDF ont une responsabilité sociale », lâche Eric Teissier, délégué syndical de la société Areva NC qui souhaite également interpeller l’Etat, principal actionnaire des deux groupes.