S’il y a bien une chose que tout le monde est bien en mesure de comprendre, c’est que le climat social est en train de se détériorer à grande vitesse, et que nos gouvernants, l’opposition, les syndicats et les associations de tous bords et de tous poils sont incapables de faire ou de vouloir autre chose qu’attendre…
Complices des méfaits du gouvernement par leur inaction chronique, par leur inaptitude volontaire à combattre et à rassembler, chaque mouvement, chaque représentant de corps de métier semble incapable de voir plus loin que la défense de sa propre chapelle, et c’est encore en rangs dispersés que vont défiler les différentes victimes de la politique actuelle…. car le gouvernement, lui, est bien conscient que la division, que la succession des mesures qu’il prend doit être assez espacé et assez flou pour ne pas permettre le rassemblement nécessaire à un mouvement de grande envergure, pour que tous ceux qui sont pourtant victimes -ensemble- de ces mesures soient incapables de comprendre leur intérêt commun à dire « non » tous unis.
En faisant des promesses à l’un mais pas à l’autre, puis en inversant les promesses dans l’autre sens, tous espèrent sauver soit leur retraite, soit leur emploi, soit leur pouvoir d’achat…
Mais petit à petit, c’est nous tous qui allons perdre quelque chose, et ce de manière quasiment certaine.
Noyés dans la croyance que seules les grandes forces présentes médiatiquement, ou politiquement, sont capables de nous indiquer la marche à suivre, tous les citoyens mécontents attendent désespérément un signe, un mot de la part de leurs « supérieurs » pour agir.
Signes et mots qui ne viendront ni ensemble, ni de manière claire, et ce pour une bonne raison : tous ceux qui sont à la tête d’une quelconque force d’opposition sont corrompus non pas seulement par le gouvernement et ses fausses promesses, mais aussi et surtout par leur propre soumission au système capitaliste.
Ils ne veulent pas prendre le risque de perdre le peu de pouvoir qu’ils leur reste, et veulent continuer de bénéficier des avantages dont ils disposent dans le système actuel.
De la même manière qu’un employé ne va pas se plaindre seul auprès de son employeur de peur de perdre son emploi, alors même que tous les autres employés seraient prêts à le faire si tous y allaient ensemble, tous ceux qui ont le pouvoir de faire bouger les choses ont peur de se retrouver sur la touche au moment où ils s’engageront réellement dans une action contestataire.