Le rapprochement diplomatique entrela France et la Chine repose pour partie sur un projet controversé de transfert de technologies nucléaires sensibles au régime de Pékin.
Ce sujet a été évoqué par Nicolas Sarkozy lors de sa visite d’Etat en Chine du 28 au 30 avril, dans des entretiens dont rien n’a filtré publiquement.
Il concerne la livraison à la Chine d’une usine française de retraitement de combustible nucléaire.
Cette technologie, qui consiste à extraire du plutonium des déchets produits par une centrale nucléaire , est de double nature, civile et militaire. Le plutonium peut en effet être utilisé soit pour la fabrication d’un nouveau combustible, soit comme matière fissile destinée à des armes nucléaires.
Au moment où se tient à New York la conférence d’examen du Traité de non-prolifération (TNP), avec comme thèmes importants la réduction et la transparence des arsenaux nucléaires, ainsi qu’un projet d’interdiction de la production de matière fissile dans le monde, ce dossier pourrait placer la France en position délicate.
La Chine maintient en effet une totale opacité sur son arsenal nucléaire, qu’elle ne cesse d’accroître. Elle brouille les lignes entre activités civiles et militaires, et déploie depuis des années de grands efforts pour se procurer des technologies sophistiquées auprès de pays étrangers. La montée en puissance militaire de la Chine est une source d’inquiétudes pour les Etats-Unis et leurs alliés dans la région Asie-Pacifique.