Sarko chez les ouvriers : "méfiez-vous des gens qui vous disent que c'est compliqué"….

    Ce pourrait être le titre d’une série. « Sarko chez les ouvriers.» En 2007, le candidat de l’UMP aimait se faire photographier aux côtés d’ouvriers casqués et en bleu de travail. Puis, après l’abandon des grandes promesses sur le pouvoir d’achat et le « travailler plus », les plans de licenciement, les voltes-faces idéologiques et l’épreuve de la réalité, Nicolas Sarkozy s’est caché. Même à Gandrange, il n’a pu y retourner qu’en catimini, sans journaliste, pour éviter manifestations et contestations sur place.

    Le 28 juillet dernier, le président français s’était rendu sur un chantier naval, à Saint-Nazaire. Le show était rodé : une large estrade lui permettait de dominer son assistance, et de livrer un monologue sans contradicteur, devant des ouvriers attentifs. Il s’était même permis quelques fausses promesses pour emballer l’assistance : la prochaine commande de deux navires Mistral par les Russes. Une annonce clairement précipitée, puisque les autorités militaires russes lancèrent quelques semaines plus tard un appel d’offre international.

    Vendredi 3 septembre, Nicolas Sarkozy avait choisi une autre usine, Valinox Nucléaire, du groupe métallurgique Vallourec, spécialisé dans le nucléaire, à Montbard (Côte-d’Or). L’industrie nucléaire est l’un des dadas présidentiels depuis mai 2007. L’échec de la filière française à exporter sa technologie n’a d’égal que les efforts du président français à vendre la technologie française à toutes les dictatures du monde. Aussi, ce déplacement se déroulait-il clairement en terrain favorable, nettement plus favorable qu’un atelier automobile (dont le secteur subit le contre-coup de la disparition progressive de la prime à la casse et de la crise), ou, pire, d’une usine sidérurgique d’Arcelor Mittal.

    Le volontarisme présidentiel, sur le terrain, ne s’exprime plus qu’en zone protégée.

    Le sujet du déplacement se voulait plus large que le simple sort de l’industrie nucléaire : Sarkozy s’était prévu une table ronde d’une heure sur la politique industrielle de la France. Mais il ne pu s’empêcher de se faire filmer, encore une fois, sur une estrade, quelques pieds au-dessus d’une assistance silencieuse. Au début de son discours, deux hommes s’approchèrent pour écarter un officier de gendarmerie à l’encombrant képi. Le champ de tournage devait être dégagé et l’image belle, Sarkozy au milieu d’ouvriers. Quand la caméra zoome sur le Monarque, on remarque qu’il est entouré d’un cercle de gardes du corps. On est jamais trop prudent. Il faut faire « terrain », mais pas trop quand même.

    Populiste plutôt que populaire
    Il débute son discours par une interrogation qu’il veut solennelle :« allons nous oui ou non rester une terre de production ? C’est une question centrale, avant celle de la filière nucléaire, la filière énergétique… Est-ce qu’on va se battre pour garder nos usines ? Est-ce que les usines sont les bienvenues … sur l’territoire de la France ? » Sarkozy, surtout devant des ouvriers, avale toujours autant les syllabes. « Où est-ce que tout a vocation à être délocalisé ? » On imagine le stress de l’assistance… Que va donc répondre le « président de tous les Français » ? Qu’il s’en fiche ? Ben non, voyons !

    « C’est la question centrale, parce que le jour où y a plus d’usine, y a plus de travail pour les ouvriers » Et il ajoute, cette explication presque condescendante : « parce que tous les monde n’a pas la formation, ou l’appétit, ou la volonté, ou l’opportunité d’être dans un bureau, d’être dans un laboratoire..; avec des gants blancs … à Bac+18. J’ai rien contre les Bac+18. » Il enchaîne: « on doit donc garder des usines et garder des ouvriers. » Il se félicite ensuite de venir dans les usines, « pratiquement chaque semaine ». Son dernier déplacement datait … du 28 juillet.

    Pédagogue ou démagogue ?

    lire la suite : http://www.marianne2.fr/sarkofrance/Sarko-chez-les-ouvriers-mefiez-vous-des-gens-qui-vous-disent-que-c-est-complique_a185.html

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