Après des années d’indifférence – voire d’hostilité – les marchés financiers recommandent aujourd’hui à leurs clients de ne pas rater le redémarrage planétaire de l’énergie nucléaire.
Près de quatre cents centrales sont en construction ou en projet, un investissement de l’ordre de 2000 milliards de dollars.
Jusqu’ici, les milieux financiers n’aimaient pas le nucléaire: cette technologie requiert des investissements initiaux élevés, mais avec des retours mesurés qui s’étalent sur le long terme.
Cette caractéristique ne les prédispose pas aux opérations spéculatives, auxquelles se prêtent notamment les énergies fossiles.
Autre inconvénient majeur du nucléaire, aux yeux des traders de Wall Street et de la City: le fait qu’il est très largement contrôlé par les pouvoirs publics des pays utilisateurs, pour des raisons de droit et de sécurité.
A cela s’ajoute l’hostilité des adeptes de la mondialisation: le nucléaire, en leur assurant une certaine indépendance énergétique, rend les Etats moins vulnérables aux pressions socio-économiques des «globalisateurs».
Le ministre du Travail britannique sortant, John Hutton, soulignait en 2008, lors d’un débat sur le nucléaire, que «la sécurité d’approvisionnement en électricité est fondamentale pour permettre à notre pays de rester un Etat indépendant, libre et démocratique».
Un témoignage dont la Suisse, menacée d’une prochaine pénurie de courant, ferait bien de s’inspirer.
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