Pour l’AIE, la France devrait clarifier l’économie de sa filière nucléaire…

    Élève appliqué, mais peut mieux faire : ainsi peut-on résumer le jugement que porte l’Agence internationale de l’énergie (AIE) sur la politique énergétique de la France.

    Comme elle le fait périodiquement pour chaque pays membre, l’AIE a étudié la politique française. Elle publie ses observations lundi 26 juillet.

    Les experts de l’AIE saluent la « continuité stratégique » de la politique française, marquée par la recherche de la sécurité des approvisionnements et une égalité de services sur tout le territoire. Ils louent le niveau modéré des émissions de gaz à effet de serre – un des plus faibles parmi les pays riches –, et les objectifs fixés par la loi sur l’énergie de 2005 : diviser par quatre les émissions en 2050 par rapport à 1990.

    L’Agence relève cependant plusieurs incertitudes. Rapportant les dispositifs mis en place par le Grenelle de l’environnement pour améliorer l’efficacité énergétique (nouvelles normes de régulation thermique des bâtiments, bonus-malus automobile, certificats d’économies d’énergie), aux objectifs fixés par la loi de 2005 – à savoir une réduction de l’intensité énergétique (consommation d’énergie par unité de PIB) de 2 % par an d’ici à 2015 et 2,5 % par an d’ici 2030 –, elle souligne que « ces objectifs sont extrêmement ambitieux ». Et insiste sur le fait que « la mise en œuvre effective des mesures annoncées sera impérative pour satisfaire les engagements internationaux de la France ».

    A titre d’exemple, elle observe qu’en matière d’efficacité énergétique dans les transports, la France prévoit d’appliquer 60 % des recommandations de l’Agence, mais que, « pour l’instant, aucune n’a été totalement ou substantiellement appliquée ».

    MOMENT CHARNIÈRE

    En ce qui concerne la production nucléaire, les experts soulignent que, si la France a su bâtir un parc important et efficient, le pays se trouve à un moment charnière.

    L’AIE reconnaît qu’il serait légitime que la « rente nucléaire » financée sur de l’investissement public revienne aux citoyens français.

    Mais elle note que le prix de l’électricité pourrait être alors trop bas pour assurer le renouvellement ou l’allongement de durée des réacteurs au-delà de quarante ans. « Développer une capacité nucléaire adéquate dépend de ce que les prix reflètent les coûts complets de la production nucléaire, incluant ses coûts de développement« , indique le rapport, qui plaide pour une clarification de l’économie du nucléaire.

    D’autre part, les experts s’interrogent sur les besoins futurs en réacteurs, compte tenu de l’allongement possible de leur durée de fonctionnement, du développement des énergies renouvelables et des économies d’énergie.

    D’après les statistiques de l’AIE, la consommation d’électricité est stable depuis 2006, autour de 36,6 millions de tonnes équivalent pétrole, tout comme la consommation globale d’énergie (165 millions de tonnes). Une question centrale est d’évaluer correctement l’évolution de la consommation : le plateau observé depuis quelques années signale-t-il une tendance durable ou un arrêt passager ? L’Agence, prudente, ne tranche pas.

    source : http://www.lemonde.fr/planete/article/2010/07/26/pour-l-aie-la-france-devrait-clarifier-l-economie-de-sa-filiere-nucleaire_1392084_3244.html

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