ST-Ericsson : les ingénieurs se rebiffent…
Friture sur la ligne. Jeudi, après un CE marathon qui a duré de 9 heures à 23 heures, les représentants des 114 employés du site de recherche et développement ST-Ericsson de Caen (Calvados) ont décidé d’occuper une salle du CE pour réclamer un « plan de sauvegarde de l’emploi » digne de ce nom.
Depuis, les pourparlers sont au point mort, dans cette entreprise spécialisée dans les semi-conducteurs, menacée de fermeture. « La direction veut poursuivre les négociations à Paris. C’est hors de question. C’est un problème local, alors qu’ils viennent discuter ici ! » martèle Hervé Renault, élu CFDT au CE.
Le syndicat appelle aujourd’hui à une occupation du site par tous les salariés. « Notre groupe a envers ses employés des responsabilités supérieures à celles des autres entreprises, affirme Didier Cadiou, secrétaire CFDT du CE.
Le siège est à Genève, les dirigeants ne payent pas d’impôts, mais le groupe reçoit des aides françaises, dont 380 millions d’euros dans le cadre du plan de financement des nanotechnologies, ainsi que 200 millions d’euros de réductions fiscales et de crédit d’impôt recherche. Ce qui ne l’empêche pas de délocaliser notre activité. »
Après avoir eu le sentiment d’avoir été lâchés par l’État, actionnaire à 13,75 % de la maison mère, STMicroelectronics, les ingénieurs caennais se sentent bernés par leur direction. « On ne nous propose que le minimum légal d’indemnités, de possibles reclassements à 50 minutes en voiture de nos domiciles et seulement neuf mois de congé de reclassement », détaille Hervé Renault.
Pour lui, pas de doute, le groupe peut faire mieux : « Nous avons enregistré 45 millions d’euros de pertes au dernier trimestre, mais nos deux maisons mères, STMicroelectronics et Ericsson, ont distribué, à elles deux, 1 milliard d’euros de dividendes à leurs actionnaires en 2009. »
et vous , vous en pensez quoi ?