Manque d’électricité

    Manque d’électricité : insuffisances du service public ou internalisation trop rapide d’EDF ?

    Article publié le 09/11/2009
    S’il est une affirmation (gratuite) qui court les ondes et les médias, c’est que le Service Public est le top du top, le meilleur de ce que, en tant que « usagers », vous pourrez jamais obtenir des services ou fournitures fournis par des sociétés, qu’elles soient publiques ou privées. Comme s’il suffisait d’être une administration pour qu’automatiquement les employés de cette administration se sentent investis de la mission sacrée de fournir ses services à l’entière satisfaction des usagers. A contrario, tout service fourni par une société privée est entachés du péché congénital d’être assorti d’un « profit », vocable détestable qui signifie l’exploitation de l’homme, employé ou client, au profit de l’homme actionnaire.

    Ca n’est pas nécessairement l’avis du client mais ceux qui en parlent dans les médias, syndicalistes ou hommes politiques, ignorent cet avis et ne veulent surtout pas entendre parler de mesurer cette satisfaction éventuelle alors qu’elle ne pourrait que faire progresser la qualité de ce service en faisant connaitre les attentes de ces clients et en y sensibilisant le personnel du Service Public.

    Qu’attendons nous du Service Public de l’EDF notre électricien national ? Qu’il nous fournisse sans défaut, en tout temps et en tout lieu, en quantité suffisante et à un prix compétitif l’électricité dont nous avons besoin pour nous éclairer, nous chauffer, faire tourner nos équipements ménagers, notre télévision et désormais notre internet, ainsi que des services essentiels comme les trains, le métro etc.

    Manque d’électricité : insuffisances du service public ou internalisation trop rapide d’EDF ?Or que nous dit on dans les journaux ces temps çi ? Que EDF allait devoir importer cette année des quantités considérables d’électricité pour pouvoir passer les pics de la demande et ce même si la température se montre clémente cette hiver !!. Alors que cela fait des années que la France est exportatrice nette d’électricité, grâce, nous disait on, à son parc de centrales nucléaires.

    Déjà l’année dernière, EDF avait été obligée d’importer de l’électricité pendant quelques jours, le temps de passer quelques pics de consommation dont celui, record, du 7 janvier 2009 à 92400 MW. Pour l’hiver prochain il est prévu que EDF importe 4000 MW (l’équivalent de 3 tranches nucléaires ou de 5000 éoliennes à plein régime, s’il y a du vent bien sur) pendant tout le mois de février. Et encore si l’hiver est clément car sinon il faudra peut être délester, c’est à dire couper l’électricité en certains endroit et pour certaines installations. Pour avoir connu des quartiers entiers sans électricité en Afrique, je peux vous dire que ce n’est ni drôle ni rassurant.

    La faute à qui ? Au nucléaire parait il et aux grèves du printemps dernier qui auraient désorganisés les travaux d’entretien prévus dans ces centrales nucléaires qui de ce fait ne seront pas complètement opérationnelles cet hiver. Il n’était pourtant pas difficile de prévoir qu’avec une consommation qui n’arrête pas d’augmenter, avec des moyens de production à l’identique à l’exception d’éoliennes ou de centrales à biomasses ou photovoltaïques dont on parle bien plus souvent qu’elles ne produisent de KWH, nous allions nous trouver un jour dans cette situation. Qu’a fait EDF pour éviter la panne ? Pas grand chose car l’électricité malheureusement ne se stocke pas.

    Curieusement voici apparaitre un « groupe de travail sur la pointe » qui va se réunir pour la première fois sous la Présidence conjointe d’un député et d’un sénateur et sous la haute autorité du Ministre de l’Ecologie et de l’Energie, Jean Louis Borloo. Que pensez vous qu’il en sortira ? Rien, car il faut dix ans pour construire des capacités de production supplémentaire (non émettrices de CO2 bien sur), tout aussi longtemps pour mettre en place des lignes haute tension dont les populations ne veulent pas et encore plus pour assurer une bonne interconnexion entre notre réseau et ceux des pays voisins. Pays dont on suppose qu’ils auront eu, eux , l’intelligence de construire des capacités de production additionnelles. Car sinon…..

    Dans le même temps, on nous annonce que EDF va enfin boucler son implantation aux Etats-Unis en y rachetant 50% des centrales nucléaires de l’américain Constellation Energy. Et qu’elle prévoit d’investir lourdement en Grande Bretagne et en Italie pour renouveler le parc de centrales nucléaires vieillissant de British Energy ou en construire des neuves en Italie. Les anglais ou les italiens ont décidément bien de la chance de trouver les contribuables français pour investir des moyens de production d’électricité chez eux !

    Cela fait un moment, si vous lisez des colonnes, que je pose la question de l’expansion à tout va d’EDF en dehors de France et de la position de son actionnaire principal, l’Etat, et de son représentant sur cet axe stratégique de son développement vis à vis des besoins des français. Nous sommes devant un silence sidéral du Ministre de l’Energie, du Premier Ministre voire du chef de l’Etat sur le sujet.

    Il reste à espérer que nous ne vivions pas un hiver « comme on en a pas vu depuis quarante mille ans » comme disait Serge Reggiani dans sa chanson intitulé « les Loups »…

    Mon opinion :
    Heureusement , j’ai des pulls à la maison . Vous aussi ?
    Il devient urgentissime que les pouvoirs publics reprennent la main .
    Oui , parce que le bien être de toutes sociétés qui ce respectent est à ce prix .

    Le business du nucléaire à des limites .

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