Maladies professionnelles :le « j'accuse » d'une association lilloise…

    Initiateurs de l’association Agir pour la prévention des maladies professionnelles (APMP), Jean-Luc Lenglen et Bernard Posez dénoncent l’inertie des pouvoirs publics pour faire appliquer les lois protégeant les salariés des entreprises qui utilisent des produits chimiques.

    Ancien patron dans la chimie, Jean-Luc Lenglen sait de quoi il parle. Depuis deux ans, avec son alter ego Bernard Posez, lui-même ancien directeur (dans l’électromécanique), les deux hommes ont entamé une véritable croisade. Ils sont convaincus que les maladies professionnelles, notamment celles qui ne sont pas reconnues, sont à la base de l’augmentation importante du nombre de cancers. « En 1980, il y avait 168 000 nouveaux cas de cancers ; aujourd’hui, on va franchir la barre des 400 000 », assure Jean-Luc Lenglen qui brandit des conclusions de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) sur leurs origines : « Toutes les études épidémiologiques faites par l’institut démontrent qu’un cancer sur deux est dû à l’exposition aux produits chimiques dans le monde du travail. » Et pourtant, des décrets parus en 2001 et 2003 existent pour protéger les salariés. « Ils ne sont pas appliqués, c’est du Zola », accuse Bernard Posez.

    Créée pour justement faire passer le message et donc faire de la prévention, l’APMP* s’est rapidement retrouvée dans l’obligation de ne plus faire que du curatif. « Nous croulons sous les appels au secours et les demandes de soutien », assurent les deux hommes. Premier combat ? Tenter de faire reconnaître la maladie devant le TASS (tribunal des affaires de sécurité sociale) ou le TCI (tribunal du contentieux de l’incapacité). « C’est un véritable chemin de croix », fulmine Jean-Luc Lenglen, qui accuse : « L’origine du mal vient du fait que l’assurance maladie et les médecins du travail ne jouent pas le jeu, ils donnent systématiquement leur bénédiction aux industriels. » Il pointe parallèlement un paradoxesurprenant : « On nous parle toujours du déficit abyssal de la Sécurité sociale et on ne fait rien pour faire payer les industriels qui ont empoisonné leurs salariés, c’est un scandale national. Le traitement d’un cancer coûte entre 300 000 et un million d’euros.

    Cinq cent mille personnes…

    Le combat n’est pas simple. L’association, malgré de multiples demandes, ne dispose d’aucune subvention. « J’ai l’impression qu’on dérange vraiment », analyse Bernard Posez. Selon leurs estimations, il y aurait actuellement en France quelque 500 000 travailleurs exposés aux risques des produits cancérogènes, mutagènes ou toxiques. Outre le cancer, les conséquences peuvent aussi déboucher sur des troubles hépatiques, rénaux, neurologiques ou cardio-respiratoires.

    Et quand on l’interroge sur l’allongement de la durée du travail, Jean-Luc Lenglen marque un long soupir. « C’est un problème mais, de toute façon, les gens qui sont exposés ne voient jamais la retraite… »

    source : http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Metropole_Lilloise/actualite/Secteur_Metropole_Lilloise/2010/09/06/article_maladies-professionnelles-le-j-accuse-d.shtml

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