Le monde, depuis trois cents ans, a connu quatre grandes révolutions économiques.
La première, à la fin du XVIII e siècle, fut « l’ère de la houille et de l’acier ».
Elle est née de l’invention de la machine à vapeur et du métier à tisser qui exigent une utilisation extensive du charbon.
La vapeur engendrera la navigation à moteur, le chemin de fer et la métallurgie.
La deuxième révolution s’étend du début du XX e aux années 60 : elle voit l’avènement de l’électricité, du télégraphe, du pétrole, de l’automobile et de la chimie.
La troisième, avant tout scientifique, a commencé en 1960 et se poursuit jusqu’à l’an 2000 ; elle concerne les nouvelles sources d’énergie (comme le nucléaire), l’automatisation, le remplacement de l’acier par les plastiques, la naissance de l’électronique
cachePubVide(‘pubCarreEdit’); puis de l’informatique et la montée des services.
On assiste aujourd’hui à une quatrième révolution qui a germé au milieu des années 90 : la « dématérialisation » de l’économie, très liée aux technologies de l’information et des télécommunications.
Cette métamorphose va de pair avec la désindustrialisation au profit du secteur tertiaire.
En France, entre 1970 et 2007, la part de l’industrie dans le PIB est passée de 26 % à 15 %.
Il faut pourtant relativiser cette tertiarisation.
En effet, la baisse de l’industrie est due à un progrès exceptionnel de la productivité.
Cela a entraîné une réduction du temps de travail nécessaire à la production des biens industriels et donc une baisse des prix de ces biens.
En volume, la part de l’industrie (22 %) en 2007 était proche de celle de 1985.
La baisse des effectifs industriels masque un processus d’externalisation et de sous-traitance (gardiennage, cantine, logistique, location de biens d’équipements, etc.), renforcé par le recours à l’intérim qui est comptabilisé dans les services.
Les industriels ont aussi enrichi leurs produits de « valeurs immatérielles », comme le service après-vente ou la livraison.
La croissance des investissements immatériels dans les entreprises va s’amplifier : recherche et développement, formation professionnelle, défense de l’image, cadre de vie, conditions de travail.
Le vrai facteur de désindustrialisation est le progrès technique.
Or la France, pour s’en sortir, doit justement stimuler les secteurs de pointe et l’innovation, ce qui accélérera le déclin des secteurs traditionnels.
Dans une société toujours plus sophistiquée et technologique, les services constituent donc une énorme source d’innovation et de croissance.
source : http://www.midilibre.com/articles/2010/03/07/FRANCE-MONDE-ML-Le-bond-des-services-1138557.php5