Organisée par l’association Nucléaire en question, la marche est partie vendredi de la Hague et devrait arriver à Paris le 27 août. Objectifs : sensibiliser le public à la transition énergétique et à la question nucléaire.
L’association Nucléaire en question organise une « grande marche » d’un mois contre le nucléaire. Le départ a été donné vendredi 27 juillet depuis la Hague, dans la Manche, direction l’Assemblée nationale. L’arrivée est prévue le 27 août prochain au Palais Bourbon.
L’idée est de sensibiliser le public à la transition énergétique et à la question nucléaire. « C’est une action complémentaire, explique André Jacques, président du Crilan (comité de réflexion, d’information et de lutte anti-nucléaire). Il faut réfléchir à un autre mode de consommation de l’énergie. »
franceinfo : Cette marche, c’est pour faire autre chose que les actions retentissantes de Greenpeace ?
André Jacques : C’est en effet une action complémentaire de tout ce qui peut se faire dans la réflexion autour de l’énergie, en particulier autour de l’énergie nucléaire, afin de rencontrer des gens sur le chemin. Le but est de questionner la transition énergétique, au travers de soirées et conférences. Le sujet est galvaudé, on est sur une fixation d’un niveau de production énergie nucléaire maximal. Nous estimons qu’il est nécessaire de réfléchir à un autre mode de consommation de l’énergie. C’est la raison pour laquelle le Crilan accompagne les premiers pas de cette association pour la grande marche.
L’une des conférences s’appelle « comment convaincre son tonton lors d’un repas de famille ». Il faut aussi parler différemment de ces questions-là ?
Peut-être, aussi. Il faut vulgariser ces sujets, qui sont tabous dans le Cotentin, il faut le dire. Dans le Cotentin, c’est un sujet très sérieux parce que c’est un secteur d’activité très important, mais c’est aussi un secteur de dépendance très fort pour l’ensemble de notre pays. Au travers des différentes thématiques, des conférences, c’est l’occasion de poser les questions, autour de l’EPR en particulier. Ou sur les effets biologiques des radiations ionisantes. Ce sont des sujets importants à prendre en compte pour pouvoir se forger un avis.
Justement, la marche passera demain à Flamanville « pour dire bonjour à l’EPR ». Vous continuez à demander l’arrêt de ce projet ?
Tout à fait. Le Crilan demande l’arrêt du chantier EPR qui est devenu une pitoyable farce industrielle, avec un coût qui ne cesse d’augmenter. Le sujet des soudures du circuit secondaire principal de l’EPR, c’est-à-dire les 150 soudures non conformes, pose question. La marche est une action comme les autres. Elle est complémentaire des rassemblements que l’on a organisé. Toutes ces actions convergent vers un même but : se poser des questions et demander l’arrêt de l’EPR. J’ai été témoin d’une autopsie d’une soudure sur le circuit secondaire principal, lors d’une visite récente à la CLI (commission locale d’information) de l’EPR. Véritablement, cela pose question. C’est la raison pour laquelle nous demandons l’arrêt de cette farce industrielle.
« La filière nucléaire nous emmène dans une dérive », ce sont les mots du ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot. Ce ne sont que des mots ?
Je partage son analyse, mais je ne partage pas du tout sa manière de traiter les solutions. Si la filière nous emmène effectivement dans le mur, les réponses qui sont apportées aux questions de transition énergétique ne sont pas les bonnes. En témoigne, en particulier, le débat faussé sur la PPE, la programmation pluriannuelle de l’énergie.