Y a-t-il de la place pour deux joueurs dans le pré carré nucléaire français, où EDF dicte sa loi depuis cinquante ans ? GDF Suez – présenté par Nicolas Sarkozy comme le « deuxième énergéticien français de rang mondial » dans le gaz et l’électricité – veut mettre un terme à ce règne sans partage.
Le « protocole d’accord » que la société de Gérard Mestrallet a finalisé avec le groupe nucléaire Areva illustre ses ambitions.
Sans le regain de tension entre EDF et Areva, il aurait été soumis dès la mi-janvier au conseil d’administration du géant franco-belge. Mais M. Mestrallet avance avec prudence : l’Etat, actionnaire de GDF Suez (36 %) et d’Areva (91 %), est seul habilité à autoriser l’implantation d’un nouveau réacteur au nom de la sûreté nucléaire.
Ce partenariat stratégique Areva-GDF Suez tient dans un document de 24 pages dont l’élaboration a débuté il y a plusieurs mois – avant la nomination d’Henri Proglio à la tête d’EDF. Chez GDF Suez, on récuse l’idée que cette collaboration renforcée serait une réponse aux propos du patron d’EDF revendiquant le rôle de « chef de file » de la filière nucléaire française.
Ses dirigeants savent que l’opérateur historique restera dominant en raison de sa puissance (58 réacteurs) ; ils veulent néanmoins mettre un terme à ce règne sans partage.
et vous , vous en pensez quoi ?