Les ambitions gouvernementales, notamment pour les EPR2, obligent la filière nucléaire à s’adapter. 30 ans de non-investissement politique se font sentir et il y a urgence à former et recruter.
Source : Nucléaire. Face à la perte de savoir-faire, il y a urgence à former et recruter
Il y a presque vingt ans, en 2004, à la fermeture d’une formation de soudeurs à Cherbourg, des syndicats de la navale et du nucléaire avaient crié à la perte de savoir-faire. Aujourd’hui, ce manque se fait cruellement sentir et a été pointé du doigt comme une des raisons des douze ans de retard du chantier EPR à Flamanville (Manche). Pour son programme d’EPR2, le gouvernement n’a d’autre choix que d’appuyer recrutements et formations. « Nous avons besoin de recruter de 10 000 à 15 000 personnes par an d’ici à 2030, martèle le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. Réindustrialiser la France va demander de produire beaucoup plus d’électricité, 750 térawattheures en 2050 contre 450 aujourd’hui. »
Une conception que ne partage pas Yannick Rousselet, ancien chaudronnier de Naval Group, devenu consultant en sûreté nucléaire pour Greenpeace. « Ces nouveaux EPR2 sont une folie, car les compétences ne sont pas revenues. »
« Panne de recrutement »
Auditionné le 13 décembre 2022 à l’Assemblée nationale par la commission sur l’indépendance énergétique, Henri Proglio, PDG d’EDF de 2009 à 2014, n’a pas mâché ses mots. Il dit avoir alerté à plusieurs reprises sur les pertes de compétences engendrées par des politiques publiques défavorables au nucléaire. « On a, depuis dix ans, une panne de recrutement de gens de qualité qui va se sentir aujourd’hui quand, par un hasard extraordinaire, on veut relancer l’industrie nucléaire. »
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À son arrivée à la tête de l’entreprise, en 2009, il avait également constaté un déficit d’expérience des sous-traitants pour la construction. « L’effet de série qui avait tellement réussi à la France – on a construit jusqu’à cinq réacteurs par an – a eu un effet extrêmement positif sur la filière. Le fait de ne plus en avoir construit pendant quinze ans a eu un impact très négatif sur la même filière : le BTP, l’industrie lourde, la chaudronnerie. »
Face à ces enjeux, la région Normandie a déjà annoncé une augmentation de 400 à 450 ingénieurs formés par an et plus de 1 500 techniciens. Et du côté des syndicats du nucléaire, on incite à regarder du côté des gens au chômage et « des industries en difficulté, où il y a du personnel qualifié ».
pourquoi former ? il paraîtrait que c’est sans danger ?
pour formater ça semble ok ?
et pis, suffit d’assouplir les règles, comme ça c’est plus simple et moins chronophage, donc pas besoins de plus de salariés ! cqfd