La loi Nome, qui oblige l’entreprise publique à vendre sa production à prix coûtant à ses concurrents, chamboule toute la donne.
Alors que les députés ont voté le 15 juin la loi sur la nouvelle organisation du marché de l’électricité (Nome), les particuliers risquent de voir gonfler leur facture.
Jusqu’à présent protégés par les tarifs régulés, les Français bénéficiaient d’une électricité parmi les moins chères d’Europe.
Mais la loi Nome va obliger EDF à céder à prix coûtant une partie de sa production nucléaire à la concurrence.
Pour financer les investissements nécessaires, EDF va hausser ses tarifs.
Et, tôt ou tard, la Commission de régulation de l’énergie et le gouvernement avaliseront l’augmentation, d’autant que l’électricité n’est pas chère en France.
C’est le paradoxe de la libéralisation initiée par Bruxelles : la mise en concurrence des opérateurs historiques entraîne une… hausse des prix. P. L.
Leçon n° 1: Stabilité
Le prix du kilowattheure, régulé en France, est d’une stabilité remarquable depuis une dizaine d’années.
Il a même légèrement baissé, à l’inverse de ce qu’il se passe dans le reste de l’Europe, où les prix ont nettement grimpé.
La France récolte le fruit des énormes investissements faits dans les années 1980.
Leçon n° 2: Exemplarité
Le kilowattheure vendu en France reste moins cher qu’ailleurs en Europe.
La production électrique française, essentiellement d’origines nucléaire et hydraulique, n’est pas affectée par la montée du prix des hydrocarbures, très utilisés dans les autres pays pour faire tourner les centrales thermiques.
Leçon n° 3: Compétitivité
EDF, qui produit à bas prix grâce au nucléaire, serait avantagé.
L’idée de la nouvelle loi sur l’électricité, Nome, est d’obliger l’entreprise publique à partager cette rente en vendant sa production à prix coûtant à la concurrence.
EDF estime qu’il s’agit, ni plus ni moins, d’un « pillage » de l’entreprise.