Élian Bossard, directeur de la centrale de Nogent, revient sur une année marquée par deux arrêts et de lourds investissements
Le P-DG d’EDF, Henri Proglio, en visite la semaine dernière, souhaite prolonger la durée de vie des centrales. Qu’en est-il à Nogent ?
« À l’origine, la centrale a été conçue pour 40 ans. Différentes études ont démontré qu’il y avait une marge de manœuvre importante. Nous avons l’assurance que, pour la partie réacteur et notamment la cuve, on peut aller au-delà des 40 ans. D’autres matériels, dans la partie non nucléaire par exemple, seront changés. Je pense notamment aux générateurs de vapeur. Ce sont des opérations industrielles lourdes dont nous avons l’expérience. »
Comment expliquer ce choix ?
« Nous disposons d’installations fiables, dont la sûreté est en constante progression. C’est du réalisme industriel. Cela impliquera des investissements lourds, estimés à ce jour à 500 millions d’euros par réacteur. »
Les centrales fonctionneront-elles au-delà de 50 ans ?
« À l’étranger, l’objectif a été fixé à 60 ans. En France, c’est l’autorité de sûreté nucléaire qui en décidera au cas par cas, site par site. Tous les 10 ans, cette autorité se prononce sur la poursuite ou non de l’exploitation. Nous irons au-delà de 40 ans, moyennant la démonstration de la fiabilité et de la sûreté des installations. Maintenant, dire combien d’années, c’est prématuré. »
Henri Proglio vise un taux de disponibilité du parc nucléaire français de 85 %. Cela vous paraît réaliste ?
« On a les moyens, les compétences, chez EDF mais aussi parmi nos prestataires. C’est un vrai défi que l’on doit pouvoir relever à moyen terme. En tout cas, on est dans cette dynamique. »
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