Après les retraites, l’assurance-maladie dans le viseur…

Laurence Parisot a revu, hier, le ministre du Travail, Eric Woerth, sur le projet de réforme des retraites, pour rappeler son satisfecit sur le report de l’âge légal et tenter d’obtenir des aménagements sur la taxation de l’épargne.

Comprenant que la compétitivité ne passera plus par la baisse des impôts pour les entreprises, le Medef veut désormais creuser le sillon des dépenses publiques pour améliorer les performances de la France.

Pour son second mandat à la tête du Medef, Laurence Parisot entend ainsi lancer le débat sur la réforme de l’assurance-maladie. « C’est plus compliqué que les retraites, notamment parce qu’il y a une multitude d’acteurs interdépendants, mais il faut à la fois jouer sur le financement de l’assurance-maladie et optimiser la gestion », estime-t-elle.

Alors que la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP) vient d’adhérer à l’organisation patronale et que la Féfis (industries de santé) est l’une des grosses fédérations contributrices, un groupe de travail devrait être créé pour définir une position de l’organisation patronale au premier semestre 2011, puis mettre le sujet sur la table pour la campagne présidentielle.

Sur le volet financement, le Medef veut trouver un consensus entre ses secteurs adhérents.

Jugeant que l’assiette sur les salaires ne peut être accrue et que les capitaux sont mobiles, reste la consommation ou, pourquoi pas… les émissions de CO2, indique Laurence Parisot, qui s’est pourtant opposée à la taxe carbone. « Il faudrait un préalable européen, mais je suis prête à prendre mon bâton de pèlerin pour imaginer une assiette écologique commune sur laquelle on pourrait éventuellement asseoir le financement de la protection sociale », indique-t-elle.