Un jour, « je crains que ce ne soit pas 8 militants de Greenpeace mais 8 djihadistes rompus au combat… » | LCP Assemblée nationale

    Article proposé par François Chevré pour LCP

    Deux journalistes, auteurs d’un documentaire sur les failles de la sûreté nucléaire, ont interpellé jeudi les députés sur la vulnérabilité des centrales nucléaires françaises. Drones, accessibilité des sites, transports des déchets radioactifs : les menaces potentielles sont nombreuses. Découvrez les principaux extraits de leur audition devant la commission d’enquête parlementaire.

    Le ministre de l’Intérieur avait pourtant pris soin de rassurer les parlementaires, un peu plus tôt dans la journée de jeudi… Mais quelques heures plus tard, les députés de la commission d’enquête sur la sûreté nucléaire ont entendu un tout autre son de cloche. Lors de leur audition à l’Assemblée nationale, Laure Noualhat et Eric Guéret, réalisateurs du documentaire « Sécurité nucléaire : le grand mensonge » diffusé sur Arte en décembre dernier, ont détaillé aux députés les nombreuses failles fragilisant nos centrales nucléaires.

    Durant un an et demi d’enquête, les deux journalistes ont notamment suivi l’intrusion de militants de Greenpeace dans l’enceinte de la centrale nucléaire de Cattenom (Moselle), en octobre 2017. Une action lors de laquelle ils brandirent une banderole et tirèrent des feux d’artifices, devant une équipe de gendarmes en voiture.

    Eric Guéret, le co-réalisateur du documentaire, s’est dit préoccupé par le risque terroriste autour des centrales. « Ce que je crains, c’est que ce ne soit pas 8 militants de Greenpeace mais 8 djihadistes rompus au combat en Syrie (qui s’introduiront dans un site, ndlr), auquel cas les gendarmes ne descendront pas de la voiture… La piscine de désactivation serait vidée et aujourd’hui, personne ne pourrait s’en approcher. On serait face à un accident nucléaire très grave… ».

    Selon lui, les piscines de stockage des barres de combustibles des réacteurs nucléaires seraient vulnérables depuis la voie publique. Il évoque la possibilité de les atteindre par un tir de lance-roquettes, une arme trouvable sur le marché noir :

    Laure Noualhat et Eric Guéret s’inquiètent également de la menace des drones : « Aujourd’hui, on peut commander des pièces en Chine, fabriquer hors de tout contrôle un appareil qui peut porter plusieurs dizaines de kilos. Et avec un système de téléguidage couplé à Google, le faire arriver sur coordonnées GPS… » Il suffirait alors de faire atterrir le drone sur le toit (non-blindé) qui abrite une piscine de stockage et d’activer ensuite la charge explosive…

    Les transports de déchets radioactifs souffriraient également de grandes failles de sécurité, notamment au départ de l’usine de retraitement des déchets de La Hague (Manche) vers les sites d’entreposage du sud-est de la France. Les deux journalistes ont suivi un convoi de matière hautement radioactive sur plus de 400 km : « Ces transports, on a pu les filmer plusieurs fois sans que les gendarmes ne s’en rendent compte… »

    Suite à la diffusion de leur documentaire, le protocole de transport des déchets a été modifié. « Il est encore pire qu’avant !, se désole Eric Guéret. Avant, il fallait aller voir si l’escorte de gendarmerie était à l’hôtel du coin » pour savoir si un convoi allait partir, « maintenant, ils partent tous les lundis matin à 10 heures ».

    Selon eux, les 80 premiers kilomètres seraient les plus inquiétants « parce qu’il n’y a qu’une route. Vous pouvez louer un appartement dans un village sur la route, et tirer sur un camion. Et là, les gendarmes ne peuvent absolument rien faire… »


    François Chevré

    Source : Centrales nucléaires : Un jour, « je crains que ce ne soit pas 8 militants de Greenpeace mais 8 djihadistes rompus au combat… » | LCP Assemblée nationale

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