TEMBEC 02/2009.

    Pollution radioactive sur le site de Tembec à Tarascon

    L’usine a dû procéder à une décontamination courant février

    Fin février des personnels compétents pour mesurer la radioactivité des sites ont visité les tamis de Tembec. Avec des résultats supérieurs à la normale.

    Photo Valérie Farine

    Drôle de scène, entre le 16 et le 20 février derniers, derrière les murs de l’entreprise Tembec, frappée par le chômage technique : des hommes masqués, casqués, dûment protégés, côtoyaient les salariés occupés à la maintenance, en simple tee-shirt.

    L’explication, pour être un brin inquiétante, est simple : ces hommes qui travaillent au sein d’une filiale d’Areva (Polinorsud), sont spécialisés dans la décontamination radioactive. Et ils ont donc, soigneusement, nettoyé un certain nombre de tamis qui avaient une fâcheuse tendance à rendre fous les compteurs Geiger : en clair, c’est une pollution radioactive qui a été détectée.

    L’entreprise a profité de la fermeture, pour faire nettoyer le site (lire aussi dans le Canard Enchaîné ce jour). Selon l’Agence de sûreté nucléaire (ASN), évidemment informée, le problème a « été correctement traité » même si l’on attend encore les résultats d’une étude sur les résidus atmosphériques et les effets sur le personnel.

    Tout à fait naturel

    En réalité, explique Laurent Desbordes, directeur de la Criirad (Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité), ce qui a affolé les compteurs lors d’une banale évacuation de toiles utilisées pour le blanchiment, est une « radioactivité naturelle techniquement renforcée ». En clair, le bois contient naturellement du Potassium-40. Sans danger pour chacun.

    Sauf que là, ce potassium se serait « stocké » dans les tamis, et aurait donc atteint des quantités importantes. Et sur d’autres sites de Tembec, tout comme dans d’autres sites papetiers aux États-Unis, les faits ont été constatés. Saisie en 2007, la Criirad est intervenue en octobre 2008 à la demande de l’ASN. « Les choses vont dans le bon sens » affirme Laurent Desbordes, qui estime que l’entreprise a fait de gros efforts pour traiter le problème.

    Côté direction, Laurent Bontemps, directeur de la communication du groupe grogne : « pas sûr que ça vaille la peine d’être signalé. On a fait ce qu’il faut. On a d’autres soucis et cela n’a rien à voir avec la fermeture du site ». Pas faux. Et le délégué FO de l’entreprise de minimimiser lui-aussi : « c’est rien. On a nettoyé, c’est tout ».

    Reste tout de même une question : cette pollution, aux faibles effets dans l’atmosphère il est vrai, est tout de même contaminante : les rayons « alpha », sont très nocifs sur l’organisme. Et les résultats de l’étude sur les employés ne sont pas connus : les « postés », dans le secteur du blanchiment, sont les premiers concernés.

    Bref, si le phénomène n’a rien à voir avec les suites de Tchernobyl ou autre phénomène gravissime, on peut imaginer une certaine impatience du côté des salariés.

    10 000 tonnes de bois en fumée sur le site de Tembec

    Publié le jeudi 19 mars 2009 à 19H34

    Il faudra trois journées de surveillance, pour s’assurer que plus aucune braise ne subsiste : cet aprés-midi, vers 16 heures, un incendie s’est déclaré sur le site de l’usine de pâte à papier Tembec, à Tarascon. En quelques instants, un bout de charpente métallique incandescent, découpé par des ouvriers d’une entreprise de l’Isère, a mis le feu à des déchets de bois, puis à un stock de pin destiné à la fabrication.

    Aucune victime, ni aucun blessé ne sont à déplorer, mais le brasier qui a atteint parfois les 1 500°, a détruit 10 000 tonnes de bois, estimées à 500 000 euros. Sur le site, 80 pompiers de tout le département sont venus sur place, tandis qu’un Canadair, déplacé, a rebroussé chemin. Heureusement, les autres stocks de bois (40 000 tonnes) ont pu être déplacés, quand ils n’étaient pas suffisamment éloignés du sinistre. Le sous-préfet d’Arles, sur place de même que le procureur, les services de l’identité judiciaire et le maire, s’est inquiété des conséquences de la catastrophe sur la reprise de l’usine le 1er avril prochain : elle est arrêtée depuis un mois pour motifs économiques.

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