De nombreux salariés sont exposés souvent de façon inégale aux rayons ionisants selon l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire. Les Rayons X, gamma et autres rayonnements ionisants agissent en effet sur les tissus biologiques en leur communiquant une énergie qui peut entraîner des lésions, y compris de l’ADN.
306.629 travailleurs « surveillés »
Parmi ces travailleurs évoluant dans différents secteurs d’activité professionnelle civile (industrie, recherche, médecine) ou de la défense, plus de 80 % n’ont reçu aucune dose (tout au moins aucune dose mesurable) au cours de l’année.
Les travailleurs ne sont pas tous logés à la même enseigne
Pour 95,7 % des travailleurs, la dose annuelle est restée inférieure à la limite réglementaire d’exposition du public, soit 1 milliSievert (mSv) par an. En revanche, 13.041 d’entre eux ont reçu une dose individuelle supérieure à 1 mSv, dont 1.771 plus de 6 mSv.
Dans 16 cas, la dose externe cumulée a même franchi la limite réglementaire de 20 mSv par an fixée pour l’exposition professionnelle aux rayonnements ionisants. Selon l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, ces seize travailleurs « appartiennent pour la quasi-totalité au secteur médical et à celui de l’industrie non nucléaire« . Pour quatre employés du secteur de la radiologie médicale et de l’industrie non nucléaire, la dose a même dépassé 50 mSv.
Il y a 3 domaines d’activités particulièrement concernés par ces dépassements :
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Le secteur médical et vétérinaire
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L’industrie non nucléaire
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Les entreprises sous-traitantes des exploitants nucléaires
Le secteur médical et vétérinaire, qui regroupe 60 % des travailleurs surveillés en 2008, « ne représente que 15 % de la dose collective totale, mais contribue à la moitié des cas de dépassements de la limite réglementaire des 20 mSv », souligne l’Institut.
Les travailleurs de l’industrie nucléaire et non nucléaire, rassemblant 35 % des effectifs suivis, contribuent pour 69 % à la dose collective totale ».
Concernant l’industrie nucléaire, les doses individuelles moyennes sont les plus élevées (de l’ordre de 0,4 mSv par an), alors qu’elles restent faibles dans le secteur de la recherche (0,1 mSv).
Le personnel naviguant particulièrement affecté
L’institut a également présenté un bilan des expositions de 20.275 personnels navigants des compagnies Air France et Air Calédonie International.
Les pilotes, stewards et hôtesses de l’air sont exposés en vol au rayonnement cosmique, flux permanent de particules de haute énergie en provenance du milieu interstellaire. Suite aux rayonnements ionisants qui en résultent, 85 % des personnels navigants suivis ont reçu, en 2008, une dose efficace annuelle supérieure à 1 mSv, la dose individuelle maximale s’élevant à 5,1 mSv.