»Le nucléaire ne coûte pas cher… » ha bon …

    Voici une idée répandue qui trouve régulièrement de nouveaux échos. Pourtant ce qui veut être affiché comme une évidence apparaît bel et bien discutable.

    Disponibilité du parc, balance énergétique, démantèlement, enfouissement des déchets figurent comme autant d’arguments régulièrement écartés de l’équation.

    Un rapport rendu de l’AIE rendu public fin mars vient une fois encore affirmer que l’énergie nucléaire est la moins coûteuse.

    Voici, quelques semaines, (la Tribune du 4 février 2010) la même thèse était largement développée par un ardent défenseur du nucléaire, Francis Sorlin qui soulignait les nombreux avantages économiques et financiers que présenterait l’énergie nucléaire pour la France.

    Est-ce fondé ? analysons les arguments :

    Tout d’abord l’économie réalisée du fait du non achat à l’étranger de notre électricité et de l’aspect positif du nucléaire sur notre balance commerciale.
    C’est malheureusement faux.
    Du fait de la faible disponibilité de notre parc nucléaire (79% en 2008 , encore plus faible en 2009 contre plus de 90% en Allemagne ou en Finlande) notre solde exportateur a baissé de 47%. Sur les 10 premiers mois de l’année 2009, nous avions un solde excédentaire de 874M contre 2,8Mds en 2008.

    En revanche, nous avons considérablement augmenté nos importations (déjà 30TWh par an entre 2005 et 2007) pour un coût qui est secret d’Etat.
    Le mythe de la France , premier exportateur mondial de nucléaire est inexact et n’établi nulle part. Ensuite, un rapport de l’INESTENE1 en 2002, à une époque beaucoup plus faste d’exportation, établissait que les revenus officiels tirés de l’exportation ne couvraient pas les coûts officiels de production nucléaire.
    Il évaluait les pertes annuelles entre 800 M et 6Mds d’euros selon le degré d’internalisation des coûts. Enfin, notre consommation pétrolière par habitant est beaucoup plus élevée que celle de nos voisins ( 1,46 tonne en France contre 1,36 en Allemagne,1,31 en Italie et 1,33 en Grande-Bretagne) de telle sorte que la part du nucléaire dans l’énergie finale reste très modeste, de l’ordre de 14%.

    suite article : http://www.actu-environnement.com/ae/news/cout_nucleaire_9904.php4

    photo : Corinne LEPAGE
    Avocate, ancien Ministre de l’Environnement, Présidente de Cap21.

    et vous , vous en pensez quoi ?

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