La centrale du Tricastin doit-elle fermer après ses 40 ans d’exploitation ?

    Nous n’aurons de cesse à le redire : Les politiques économiques menés par toutes les entreprises de la sous-traitance deviennent DANGEREUSES pour tous ! Désormais sur le terrain, les méthodes employés par les managers ne reposent plus sur la confiance partagée d’atteintes des objectifs.

    Ce Lean Management imposé à tous est inadapté. Il entraine la perte de repère de ceux qui réalisent les interventions et met de fait en grande difficulté, de stress et fatigue supplémentaires l’ensemble des opérateurs au quotidien.

    Cela doit cesser ! Nous continuerons de dénoncer,la banalisation des risques pour tous qu’engendre cette filière en l’état. Cela permettra aussi à tous de savoir qui est avec nous pour stopper ce dumping social = LOW-COST   

     »Elle doit fermer » estime Alain Volle,

    ancien responsable local d’EELV »

    Alors que s’approche la visite de contrôle des 40 ans du réacteur no 1 du CNPE du Tricastin, notre contributeur Alain Volle, dont la fibre verte est bien connue, s’inquiète du danger qui résulterait selon lui d’une prolongation de 10 ans de l’exploitation de chacun des réacteurs de ce site. Sa contribution au débat à lire ci-dessous.

    Les quatre réacteurs de la centrale du Tricastin auront 40 ans en 2020 et la visite décennale prévue par l’ASN à partir de juin 2019 décidera de leur prolongation en activité jusqu’à 50 ans.

    Une centrale périmée et dangereuse

    Or ces vieux réacteurs présentent des risques spécifiques liés au vieillissement des installations. La centrale du Tricastin a également des problèmes de sûreté avec la digue qui du canal de refroidissement, de sécurité avec les piscines de refroidissement des combustibles usagés non protégées, avec des rejets nocifs au quotidien et, plus grave encore, de fissures sur la cuve du réacteur N°1 – qui ne peut en aucun cas être remplacée.
    Malgré tout EDF est bien décidée à la prolonger jusqu’à 50, voire 60 ans ; en difficulté financière avec une dette qui a quasiment triplé en dix ans, un excédent brut d’exploitation au plus bas depuis 2006 et un mur d’investissements à venir de près de 160 milliards d’euros sur dix ans, l’entreprise s’entête dans une stratégie irresponsable: prolonger le plus possible ses vieux réacteurs nucléaires qui sont profitables car largement amortis en faisant fi des dangers potentiels.
    D’autant que l’EPR qui devait prendre le relais s’avère être un gouffre financier (coût multiplié par 3 : de 3,5 Milliards à 10 milliards d’euros) et accumule retards et malfaçons.

    Alors que le ministre de la Transition écologique et solidaire a annoncé début novembre 2017 que l’objectif du gouvernement était de « réduire la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50% à l’horizon 2025 » et donc « d’envisager la fermeture d’un certain nombre de réacteurs », EDF affiche clairement qu’elle n’envisage aucune fermeture avant 2039 à l’exception de Fessenheim, se comportant comme un état dans l’Etat.
    Lors de sa récente visite à Tricastin début juin, Jean- Bernard LEVY, le PDG d’EDF a d’ailleurs déclaré: « Nous avons l’intention de demander à l’ASN l’autorisation d’exploiter chacun des réacteurs de la centrale pendant dix années supplémentaires. La stratégie votée par le conseil d’administration d’EDF est la prolongation de l’ensemble du parc nucléaire français jusqu’à 50 ans. »

    Le Grand carénage ou le Grand carnage ?

    Le vieillissement physique des réacteurs se traduit essentiellement par deux tendances:
    ➤une augmentation progressive du nombre d’incidents ou d’événements significatifs tels que fissures, fuites, court circuits, etc.
    ➤un affaiblissement croissant des matériaux pouvant déclencher des situations accidentelles ou aggraver leurs conséquences.
    Ces phénomènes réduisent réellement le niveau de sureté des réacteurs et les mesures correctrices sont limitées.
    Pour préparer la prolongation de ses centrales en tentant une rénovation intégrant les nouvelles normes de sûreté post Fukushima, EDF lance un projet pharaonique baptisé « Grand Carénage », avec un budget annoncé de 55 milliards d’euros d’ici 2025 (la Cour des Comptes parle de 100 milliards d’euros) et le premier chantier sera celui du Tricastin.
    La centrale du Tricastin sera en effet la première en France à présenter un dossier à l’approbation de l’Autorité de sûreté nucléaire pour prolonger la durée d’exploitation du réacteur N°1 au-delà de quarante ans. La visite qui le concerne débutera en juin 2019.
    Ce grand carénage soulève pourtant la question des moyens, techniques et financiers, dont dispose l’électricien national. « Nous constatons qu’EDF rencontre toujours des difficultés pour gérer ses arrêts de tranche »(1), signale Pierre-Franck Chevet, le président de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN). Alors même que ces travaux sont sans commune mesure avec ceux prévus dans ce cadre du grand carénage.

    Lors de la CLIGEET(2) qui s’est tenue le 4 juillet dernier, EDF a présenté le calendrier suivant:
    ➤2019 visite décennale réacteur N°1 (début en juin)
    ➤2021 visite décennale réacteur N°2
    ➤2022 visite décennale réacteur N°3
    ➤2024 visite décennale réacteur N°4
    Avec un budget de 3,2 milliards d’euros sur 10 ans (2018-2028).

    L’avenir énergétique, ce sont les renouvelables

    Cette fuite en avant, cet acharnement d’EDF à promouvoir l’énergie nucléaire, dangereuse pour les humains et leur environnement, qui produit des déchets toxiques dont on ne sait que faire et de moins en moins compétitive par rapport aux énergies solaire et éolienne doivent être dénoncés et stoppés.
    Et un nouveau mix énergétique décarboné, basé sur les économies d’énergie, l’efficacité énergétique (particulièrement l’isolation des bâtiments ) et le développement des énergies renouvelables, mis en œuvre rapidement et durablement avec un budget équivalent à celui du grand carénage.

    Bientôt une consultation publique

    Une consultation publique sera organisée en 2019 dans la région. Souhaitons que les riverains de la centrale participent largement et se prononcent en conscience sur leur souhait d’arrêter ou de voir prolonger la durée de vie du réacteur N°1 par l’ASN en sachant qu’aujourd’hui les énergies renouvelables, combinées entre elles peuvent parfaitement prendre le relais du nucléaire (3).
    Rappelons par ailleurs qu’en 2017 les 4 réacteurs de Tricastin ont été arrêtés pendant plusieurs mois sans grandes perturbations sur le réseau électrique.

    Alain Volle

    (1)NDLR : les mises à l’arrêt des réacteurs pour maintenance
    (2)CLIGEET : Commission Locale d’Information des Grands Équipements Énergétiques du Tricastin
    (3)Voir le scénario de transition énergétique NÉGAWATT.

    Source : http://www.montelimar-news.fr/detail-news.asp?T=766&nw_id=9703

     

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