Dieppe, le 29 mars 2010 Projet Penly 3
M. BILLARD.
Salarié de la sous-traitance du nucléaire, un invisible qui subit, avec mes collègues, 80 % de toutes les expositions dans les centrales nucléaires, que ce soit lié aux rayonnements ionisants, mais aussi à toute autre forme de CMR et ACD, de stress, de pression morale et physique, engendrant des tas de risques pour notre santé.
Vous avez dit que vous aviez eu des contacts avec les organisations syndicales, avec des associations.
Une fois de plus, les sous-traitants, les salariés de la sous-traitance, sont invisibles. Pouvez-vous m’expliquer pourquoi nous restons invisibles ?
Il ne faut pas oublier que 80 % des expositions sont prises par nous. Nous sommes les seuls, aujourd’hui, à intervenir sur les centrales nucléaires pour faire les arrêts de tranche. De nous dépend la sûreté des installations. La maltraitance que nous subissons aujourd’hui rend la sûreté…
Les centrales sont de plus en plus dangereuses, il ne faut pas se voiler la face.
Aujourd’hui, avec les collègues, nous ne sommes ni pour ni contre, nous sommes de simples salariés qui ont envie d’être reconnus, d’être suivis médicalement, d’obtenir un statut. On en a marre d’être les vaches à lait de ces grands groupes qui ne sont là que pour faire du fric ! La santé des salariés de la sous-traitance, ils n’en ont rien à « foutre » ; preuve en est qu’encore aujourd’hui, on est invisible. J’espère que ce débat nous permettra de devenir visibles aux yeux de la population.
(Applaudissements.)
Quand vous mettez le doigt sur un interrupteur, pensez qu’un salarié de la sous-traitance est en train de souffrir derrière ! Merci.
(Applaudissements.)
M. HOUI.
Merci, Monsieur, pour votre intervention. Je m’excuse, au nom de la Commission et en mon nom propre, de ne pas avoir pu vous rencontrer. Nous sommes à votre disposition pour pouvoir organiser une réunion de travail, de manière à ce que les points qui vous préoccupent puissent être bien intégrés dans le débat public que nous avons organisé.
M. BILLARD.
Je vous donne mon numéro de téléphone maintenant ! Je suis disponible.
M. HOUI.
Oui, mais vous comprenez que tout le monde va l’entendre.
M. BILLARD.
Ce n’est pas un problème.
M. BILLARD.
Monsieur le Président, je souhaiterais savoir pourquoi on vient de nous empêcher de prendre la parole. Vous vous êtes octroyé plus de 10 minutes et nous ne disposons que de 3 minutes ! Ce n’est pas normal.
M. LUENGO.
J’ai une lettre à faire lire !
M. HOUI.
Monsieur, vous avez déjà eu la parole ; votre voisin l’aura quand il la demandera. Certains d’entre vous ont demandé à deux reprises qu’une réponse puisse être apportée au retour d’expérience. Je m’étais engagé à ce que ce soit la première question qui soit posée à l’issue des interventions préalables ; vous avez la parole.
M. BILLARD.
Monsieur le Président, est-ce cela le retour d’expérience des rayonnements ionisants que les salariés de la sous-traitance prennent ? Un cancer ! Est-ce cela que vous voulez nous donner demain ? (M. Billard montre une radiographie.)
Madame, vous avez des petits-enfants. Si on ne fait rien pour la sûreté des salariés de la sous-traitance, voilà ce qui arrivera à vos petits-enfants !
M. HOUI.
Monsieur, je vous garantis qu’après le retour d’expérience, le maître d’ouvrage répondra à votre question.
M. BILLARD.
Je vous invite à venir travailler avec nous !
M. HOUI.
C’est vraiment un sujet qui mérite d’être traité convenablement. Comme je l’ai indiqué tout à l’heure, je souhaite que l’on organise une réunion de travail avec vous, de manière à ce qu’à l’occasion d’une réunion publique à venir, on puisse poser convenablement ce sujet.
M. BILLARD.
Avec des journalistes !
M. HOUI.
Les réunions sont publiques, donc tous participent y compris les journalistes
source : http://www.debatpublic-penly3.org/docs/20100329/verbatim-20100329.pdf
Je vous invite à lire le compte rendu du débat (lien au-dessus) .
Une porte viens d’être entre-ouverte … à nous de nous mobiliser pour faire entendre nos revendications !!!