Entreprises nucléaires cherchent main-d’oeuvre motivée…

    Venez poser vos questions aux jeunes qui viennent de rejoindre dernièrement ces entreprises qui se lancent dans le marché du démantèlement et des services !

    Formation Agent d’Intervention en Milieu Radioactif « AIMR » + formation Premier Niveau de Radioprotection « PNR » pour réaliser des opérations de démantèlement. Et pour que les entreprises gardent la main « autorité » sur les intervenants, ils sont habilités « secret défense » pour que rien ne sorte, sur l’état des installations, pire, le déroulement des interventions…

    Alors,tu découpes de la ferraille,tu la conditionnes en déchets ET en même temps tu es radioprotectionniste ET s’il te reste du temps tu aides à l’assainissement d’un local et/ou aide au montage d’un échafaudage …

    Un salaire à ras les pâquerettes,avec des primes d’incommodités fatalement liées à un/des risques sanitaires importants (et il y en a beaucoup), pour que cette incommodité précisément, ne soit évidemment pas prise en compte dans le cadre d’une reconnaissance « juste » de la pénibilité de ces métiers…Le scandale de l’amiante sera à l’identique pour les travailleurs du nucléaire exposé aux rayonnements ionisants même à faible dose (Annie Thebaut-Monny)

    A banaliser les métiers et les expositions professionnelles de la sorte sur l’autel de la compétitivité économique il y a un réel DANGER pour les intervenants.Si les juteux profits sont bien tous privés…qui paye les nombreux déboires de la filière aujourd’hui ?

    Toutes les entreprises n’ont qu’un seul est même objectif : gagner l’appel d’offre coûte que coûte et le moins cher possible svp, pour satisfaire les donneurs d’ordres « Le client et ROI » même s’il n’a plus le sou . Voilà,les premier-es de cordées viennent d’inventer le nucléaire LOW-COST à très haut risque pour tous,salarié-es et riverain-es !

    Ami-es journalistes venez les voir ces jeunes,leurs témoignages sont terrifiants. En attendant vous pouvez compter sur nous pour faire remonter ces situations dégradées aux diverses instances et ONG qui contrôle et surveille cette industrie.Nous sommes en cour d’élaborations de notre cahier d’acteur dans la cadre du : Débat public – Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs . merci à toutes et tous pour vos très diverses contributions sur ce sujet : Faut-il ou alors pas démanteler ? Démanteler dans quelles conditions ? Acceptable pour qui ? Quelles surveillances des déchets existants ?… 

    Bonne lecture …

    L’Autorité de sureté nucléaire met en garde contre les pertes de compétences de la filière. Mais faute de visibilité sur l’avenir, cette dernière a du mal à recruter.

    Article de Laurent Martinet pour L’Express Actu

    Laurent Martinet

    « Si nous avons du mal à trouver du personnel qualifié ? L’an passé, nous avions une vingtaine de postes ouverts, et certains n’ont toujours pas été pourvus. Forcément, le nucléaire est mal vu ! Même les ingénieurs s’en détournent ! » Christophe Bruneel, directeur général de Robatel Industries, une PME lyonnaise spécialisée dans l’atome depuis les années 1950, a de l’amertume plein la voix. Mais pour d’autres, c’est plutôt l’inquiétude qui les ronge…

    En janvier dernier, lors des traditionnels voeux à la presse, Bernard Doroszczuk, le nouveau patron de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), jette un pavé dans la mare : « Il y a un besoin de ressaisissement collectif et stratégique de la part de la filière autour de la formation professionnelle et des compétences d’exécution pour atteindre le niveau de sûreté nucléaire attendu. » Traduction : déclassé, le nucléaire français. Et même potentiellement dangereux, à moins de se donner un bon coup de pied au derrière. De quoi se faire froid dans le dos, avec 58 réacteurs vieillissants qui fournissent 72% de notre électricité.

    « Pour qu’on arrive à de telles mises en garde, il faut vraiment que ce soit devenu grave ! » s’emporte Bernard Laponche, un ancien du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) devenu un infatigable apôtre des énergies renouvelables. C’est d’abord à Flamanville, sur le chantier d’une centrale de nouvelle génération, l’EPR, que l’image de la France comme championne du nucléaire en a pris pour son grade. « A l’étranger, ce projet est vu comme un échec des Français », confie un ancien d’Areva, qui fut longtemps le VRP des réacteurs tricolores. Cette centrale hyper sécurisée, conçue dans les années 1990 pour rassurer l’opinion publique après la catastrophe de Tchernobyl, devait à l’origine entrer en service en 2012.

    Aujourd’hui, le maître d’ouvrage EDF prévoit de la brancher au réseau en 2020 ! Huit années de retards – la plupart du temps liés à des malfaçons – au cours desquelles le coût de cette belle machine censée symboliser le renouveau de la filière a triplé. Béton « percé comme du gruyère », selon l’ASN, anomalies dans l’acier du couvercle et du fond de cuve forgés dans l’usine Areva du Creusot… Dernière avanie en date, une vingtaine de soudures à refaire sur les tuyaux qui amènent la vapeur produite dans le réacteur jusqu’à la turbine électrique. Avant l’été, l’ASN doit donner son avis sur huit autres soudures, très difficiles d’accès. Si elle impose de les refaire, le calendrier dérapera une nouvelle fois, peut-être de plusieurs années.

    A Taishan, l'EPR chinois a déjà démarré.

    A Taishan, l’EPR chinois a déjà démarré. Xinhua News Agency / AFP

    Pendant ce temps, à Taishan, dans le sud de la Chine, le premier réacteur EPR au monde est entré en service en décembre dernier. Son chantier avait pourtant démarré deux ans après celui de Flamanville. Consolation : EDF a 30% des parts de la coentreprise qui pilote ce projet rondement mené par l’entreprise publique China General Nuclear Power Group. Et les salariés de Flamanville ont pu faire un voyage d’étude en Chine…

    Les Chinois, eux, construisent à tour de bras. Pour EDF, les difficultés auxquelles l’entreprise est confrontée ont une origine bien connue : l’arrêt des mises en chantier entre les années 1990, lorsque les derniers réacteurs du parc existant ont été mis en service, et 2007, quand Flamanville a été lancé. « L’interruption de toute construction pendant une quinzaine d’années est très dommageable en termes de savoir-faire », a plaidé, en juin 2018, le patron d’EDF Jean-Bernard Lévy devant une commission d’enquête parlementaire sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires.

    Il faut chercher la cause de cette pause prolongée dans l’histoire de la politique énergétique de la France. Le très volontariste plan de Pierre Messmer, Premier ministre de Georges Pompidou, lancé en 1974 après le premier choc pétrolier, a fait sortir de terre le parc actuel sur vingt ans. Résultat, la France s’est retrouvée rapidement suréquipée.

    En 1992, EDF se paie une pub réalisée par Etienne Chatiliez, « Ma perceuse est nucléaire ». Il faut bien justifier l’atome…« A l’époque, les besoins de nouvelles capacités de production électrique faiblissent. A l’export, le marché était plat. Les chantiers se sont brusquement arrêtés », se remémore un ancien de la maison. C’est ensuite Lionel Jospin, Premier ministre socialiste, qui prolonge la morte-saison de quelques années en refusant de lancer le chantier de l’EPR en 1998. « Tout un tissu de PME qui fournissait l’industrie nucléaire a souffert du manque d’activité. La forge du Creusot a été à deux doigts de fermer », reconnaît Julien Collet, directeur général adjoint de l’ASN.

    Chez les donneurs d’ordre, en attendant d’hypothétiques nouveaux chantiers, les équipes vieillissent, et les bâtisseurs partent peu à peu à la retraite. D’autant qu’une série de plans sociaux les y incitent. « On a perdu leur mémoire. La direction s’y est prise un peu tard pour mettre en place des plans de transfert de compétences à la jeune génération », attaque Thierry Raymond, de la CGT d’EDF. « Dans l’intervalle de quelques années, nous avons renouvelé 40% de notre effectif. Ces jeunes recrues sont bien formées, mais elles manquent quelquefois d’expérience », tempère Philippe Sasseigne, directeur du parc nucléaire et thermique.

    Du côté de Framatome (ex-Areva), même constat d’une perte de savoir-faire : « En 2016, quand on a eu le contrat de l’EPR d’Hinkley Point, on s’est aperçu qu’il n’y avait plus personne pour fabriquer les équipements demandés ! Il a fallu recruter massivement. Mais un forgeron, un soudeur, il faut des années de pratique pour qu’il atteigne le niveau requis pour travailler dans cette filière », déplore Alexandre Crétiaux, de la CFDT.

    Et pour la maintenance, qui nécessite, elle aussi, des travaux minutieux et difficiles à coordonner ? Contrairement à la construction, elle, au moins, ne pouvait pas s’arrêter. « Les ingénieurs qui avaient participé à l’épopée des débuts ont mis un peu de temps à s’y intéresser », reconnaît l’ancien d’EDF. « Les dirigeants ont considéré que ces chantiers pouvaient se piloter d’assez haut », estime Nicolas Spire, du cabinet Aptéis. Ce qui est sûr, c’est que la sous-traitance a pris une part de plus en plus importante dans les gros travaux de maintenance. Elle en gère désormais 80%, ce qui entraînerait « des failles en matière de sûreté et de sécurité », écrit dans le rapport final de la commission d’enquête la députée LREM Barbara Pompili.

    Exemple : en 2016, dans le cadre du grand carénage qui doit permettre aux centrales de fonctionner après leurs 40 ans, il fallait remplacer le générateur de vapeur du réacteur normand de Paluel 2. L’opération, confiée par EDF à un consortium de sous-traitants, dont Areva et Eiffage, s’est soldée par une chute de cette cocotte-minute de 470 tonnes, qui n’a heureusement pas fait de victimes.

    Selon un rapport d’Aptéis, l’accident est dû au fait que les agents EDF chargés de superviser l’opération n’avaient pas assez de connaissances sur la façon dont celle-ci devait se dérouler. « On leur demande de surveiller des métiers qu’ils n’ont jamais exercés », dénonce Gilles Reynaud, président de l’Association Ma zone contrôlée, qui regroupe des salariés de sous-traitants du nucléaire. Dans certains cas, c’est aux entreprises prestataires de former les salariés d’EDF qui seront chargés de surveiller leur travail… « Plus on sous-traite, plus on perd de la compétence en interne », résume le député LR Paul Christophe, qui présidait la commission d’enquête.

    Pour EDF, qui a vivement contesté le rapport Pompili, la sous-traitance est sous contrôle, et elle se justifie par le fait que la plupart des métiers auxquels il faut faire appel – travaux publics, robinetterie, soudage, maintenance des moteurs Diesel de secours – ne sont pas propres au nucléaire. Reste que, d’après un avis datant du mois d’août 2018 rendu par l’institut de radioprotection et de la sûreté nucléaire (IRSN), qui travaille avec l’ASN, le nombre « événements significatifs pour la sûreté » au cours desquels a été identifiée une « non-qualité de maintenance » dans les centrales a quasiment doublé entre 2010 et 2016, passant de 102 à 199.

    Et cela concerne aussi bien les travaux menés par les sous-traitants que ceux directement exécutés par EDF. L’effort à réaliser est en effet de taille, puisqu’il s’agit de « renforcer le niveau d’exigence attendu », alors que « la mise en application des gestes fondamentaux demeure fragile », précise encore le texte… « Malgré la mise en place de plusieurs plans d’actions depuis 2008, la situation ne s’est toujours pas améliorée. Le nombre de ces erreurs de maintenance ne baisse pas », confie un expert de l’IRSN.

    Pour remonter la pente, encore faut-il trouver du personnel motivé. « Je vois des jeunes démissionner parce qu’ils sont déçus de trouver dans les centrales certaines technologies qui datent encore des années 1970. Alors qu’eux, c’est l’informatique qui les intéresse », raconte Thierry Raymond (CGT). « Ils quittent leur contrat d’alternance, et me disent qu’ils préfèrent aller vendre des télés chez Darty, parce que c’est moins salissant ! » témoigne Alexandre Crétiaux (CFDT). « Le métier de soudeur manque un peu d’attractivité, de même que d’autres métiers manuels insuffisamment connus et valorisés », regrette Xavier Costa, directeur de la filière nucléaire de l’Institut de soudure, un groupe privé qui se consacre à la formation. Ce à quoi s’ajoutent les doutes sur l’avenir de cette source d’énergie, loin d’être aussi radieux qu’on l’imaginait dans les années 1980. « Ceux qui commencent aujourd’hui se disent qu’ils en sortiront peut-être dans dix ans. L’adhésion au projet n’est plus la même », souligne Nicolas Spire.

    Pour regagner en visibilité, la filière du nucléaire a demandé dans le contrat stratégique qu’elle vient de signer avec l’Etat « un accompagnement et un soutien fort » de sa part. En creux, elle compte évidemment sur la construction d’une série de nouveaux EPR. En tout cas, à l’école Mines Paris Tech, son vivier de têtes pensantes, la flamme vacillante brûle encore. « Le nucléaire n’est pas une énergie intermittente, ce qui attire certains élèves intéressés au départ par les renouvelables », assure le directeur des études Jérôme Adnot, depuis son bureau encombré du boulevard Saint-Michel, à Paris. « Ils veulent comprendre comment éviter les accidents comme Fukushima », renchérit Jean-Paul Deffain, chargé du cours qui initie les ingénieurs aux complexités de l’atome.

    Une nouvelle génération est-elle prête à faire revivre le nucléaire français ? « Ce doit être un choix de société, soutenu tant par les pouvoirs publics que par la population », prévient un étudiant de troisième année, bien plus tenté par la recherche fondamentale que par l’industrie. Décidément, la situation n’est plus aussi simple qu’au temps du plan Messmer.

    220 000 emplois directs et indirects

    2600 entreprises

    80% de TPE/PME

    Le tout premier chantier d’un EPR a été lancé à Olkiluoto, en Finlande en 2005. Un projet d’Areva, alors piloté par « Atomic » Anne Lauvergeon, qui voulait prouver que son entreprise pouvait rivaliser avec EDF comme tête de file du nucléaire français. Quitte à faire du dumping. Résultat : un contrat mal ficelé avec un prix de vente insuffisant pour un chantier aussi compliqué. « C’était un prototype, on n’avait jamais construit un réacteur de ce genre », reconnaît Jean-Pierre Bachmann, responsable CFDT chez Orano (ex-Areva).

    Malfaçons et retards se sont enchaînés, entraînant un coûteux litige avec le client. L’EPR ne devrait entrer en service qu’en 2019, dix ans après la date initialement prévue. Ce fiasco a contribué à la quasi-faillite de l’entreprise en 2015, avant qu’elle soit démantelée.

    Source : Entreprises nucléaires cherchent main-d’oeuvre motivée | SFR Presse

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      1 comment for “Entreprises nucléaires cherchent main-d’oeuvre motivée…

      1. Pilou
        24 avril 2019 at 19h58

        Rien de nouveau, dans toutes les entreprises on prends des ressources pour répondre à la demande et on leur fait faire tout et n’importe quoi du moment qu’on ne reste pas trop longtemps sans activité, les gens passent plusieurs formations dont seule la moitié est utilisée au travail, le reste ne sera jamais vu…
        Comme les personnes qui sont RP, DI82, mais aussi logisticien à poser des matelas de plombs, et le pire c’est que d’une centrale à une autre les façons de faire sont différentes, ce que tu as appris à faire en DI82 sur Penly par exemple est totalement différent de la manière de procéder sur Chinon, ou sur Dampierre, suivant l’entreprise responsable de ces domaines et les mises en places de façons identiques sur différents sites dont la PGAC est aussi présente, mais même cela n’est pas applicable avec le turn-over…
        Perso j’etais dans la surveillance de chantier, sauf que contrairement aux autres entreprises présentes qui ont envoyés plusieurs personnes, moi j’etais seul pour faire sur 35h la surveillance d’un chantier en 3×8 et 7/7!! Et j’ai aussi remarqué la masse de travail supérieure à celle des autres puisque je dois assurer à la fois une présence terrain ET une présence bureau! Or quand tu passe ton temps à le dire on s’en moque en t’expliquant que d’autres sont là etven cas de malaise (2-3j de « coma » induit par un stress trop important qui m’a conduit en dépression suite à mon licenciement et une tentative de suicide…)
        Et aujourd’hui on peut te virer sans entretien de licenciement, au pire ça ne coûtera qu’un mois de salaire à ton ancienne boîte, et permis de te virer pendant un arrêt maladie, et pareil la loi a de nouveau changée pour que je ne puisse rien faire ou exiger!
        Bon courage aux autres!!

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