Avocats et magistrats manifestent à Paris contre une « justice aux ordres »…

    Aux cris de « Assis, debout, mais pas couchés », plusieurs centaines de magistrats et avocats en robe ont manifesté contre « une justice aux ordres » sur les marches du palais de justice de Paris où se déroulait la rentrée solennelle de la Cour de cassation.

    « 2009 a été une mauvaise année, 2010 sera l’année du sursaut », a lancé le secrétaire général de l’Union syndicale des magistrats (USM), Christophe Régnard devant les 300 à 400 manifestants qui brandissaient pancartes et banderoles, selon des journalistes sur place, 280 selon la police.

    « Des moyens pour une justice indépendante », « Disparition du juge d’instruction, à qui profite le crime ? », « Silence, on enterre les affaires » ou « La France, pays des droits d’un homme », pouvait-on notamment lire parmi la foule en rouge –pour les magistrats à la cour de cassation– et noir.

    Les représentants des associations et syndicats du monde de la justice ont tous souligné le caractère unitaire « exceptionnel » de la mobilisation qui réunit magistrats, avocats et fonctionnaires de justice.

    La suppression du juge d’instruction, prévue dans le cadre de la réforme de la procédure pénale, et le manque de moyens de la justice concentraient toutes les critiques des manifestants soutenus par force bruits de sirène.

    « Il faut que tous les citoyens se mobilisent contre la disparition du juge d’instruction, c’est de leur accès à la justice, de leur accès au droit qu’il s’agit », a expliqué à l’AFP l’avocate Françoise Cotta, l’une des animatrices des « Etats généraux de la justice pénale », un collectif de quelque 150 avocats, magistrats, universitaires et fonctionnaires de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) qui appelait à la manifestation.

    « La suppression du juge d’instruction est à l’aune de toute une série de réformes récentes qui entament l’indépendance des magistrats, qu’ils s’agisse de la réforme du conseil supérieur de la magistrature (CSM), des peines plancher, de la loi sur la récidive », a énuméré à l’AFP Thierry Bloch, conseiller à la Cour de cassation.

    Dans une ambiance bon enfant mais en donnant de la voix pour dénoncer « une justice aux ordres », les participants ont pris la direction de la Cour de cassation, à l’intérieur du palais de justice, où se tenait la traditionnelle rentrée solennelle en présence du Premier ministre, François Fillon, et du ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie.

    Seuls trois d’entre eux ont pu franchir les barrières gardées par des gendarmes afin d’aller remettre une pétition contre la suppression du juge d’instruction, forte de 1.400 signatures, selon les Etats Généraux.

    « On veut rentrer, on veut rentrer », scandaient pendant ce temps-là les manifestants en se pressant contre les barrières, sans les faire basculer, jusqu’au retour de leurs représentants qui ont dénoncé « le mépris » à leur égard de la Chancellerie qui avait envoyé un conseiller à leur rencontre.

    source : http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5jPutfVe2k1oK17tvZQrlkDJ20IEw

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